3/ L’épargne crée de la dette
Ce point est très important car ce phénomène a précipité l’ampleur de la dette.
Au final, il faut bien comprendre que ni Sarkozy, ni Hollande ne sont responsables de l’augmentation de la dette. Les présidents précédents ont été soumis à des phénomènes qui les dépassent.
Je simplifie vachement ce point, comme tout en économie, c’est toujours beaucoup plus compliqué qu’il n’y paraît.
En situation de crise, le réflexe des gens est de moins consommer et de plus épargner. Les entreprises se mettent aussi à épargner.
Dès 2007, début de multiples crises financières, on a vu l’épargne brute augmenter dans les pays européens. Cette augmentation a été très spectaculaire en Espagne. Cette augmentation de l’épargne diminue logiquement la propension des agents privés à dépenser.
Les conséquences sont les suivantes selon le modèle Keynésien que je cite car il correspond bien à ce qui s’est passé en Europe :
- L’épargne représente un trou dans l’économie. Celle-ci déprime la demande puisque la dépense est moindre. Les commandes baissent, et les entreprises ne voient pas de raison d’investir quand les perspectives de croissance sont mauvaises.
- Les agents privés épargnent et donc placent leur argent. Quel est leur placement favori ? Dans les premiers moments de la crise (et même actuellement), le placement dans les dettes est apprécié car c’est une valeur sûre.
Cette baisse de dépense est importante et les états ont dû réagir. Comment ? En augmentant les déficits publics. Car qui dit moins de dépenses dit moins de taxes et moins de revenus pour l’état. L’une des solutions pour compenser ce manque de revenu aurait été d’augmenter les impôts, la majorité des états européens ne l’ont pas voulu, France comprise. D’ailleurs, contrairement au cliché du « matraquage fiscal », l’évolution des impôts en France est relativement faible.
Donc les états ont préféré absorber l’épargne en laissant creuser leur déficit public (parce que ses revenus sont moindres et qu'il faut financer les conséquences sociales telles que le chômage) qui a son tour va augmenter la dette.
Ce point est très discutable car l’épargne ne crée pas forcément de la dette, ce n’est pas une loi car un état peut y répondre de façon différente. Mais c’est la tendance qu’a suivi l’Europe lors des crises financières débutées en 2007.