Pour ce qui est du traditionalisme ou de tout autre aspect évoqué dans mon poste plus haut ils s'agit de définir un faisceau de caractères concordants. De fait, ce paralogisme visant à détourner le sens de mon propos en faisant de chacun de ces aspects une spécificité de l'extrême droite n'a pas lieu d'être. De plus je ne suis absolument pas d'accord avec vous lorsque vous assimilez fascisme et nazisme au progrès. L'idéologie, les symboles, les références sont toutes issues d'un passé glorieux, d'un héritage, d'une tradition qu'il s'agissait de perpétuer -définir un plan millénaire me semble être un signe évident de conservatisme extrême. Que ce soit la Rome antique ou les mythes germaniques, ces idéologies sont incontestablement et résolument tournées vers le passé. Vous noterez par ailleurs que mon propos se voulait volontairement limité à définir ce qu'est l’extrême-droite en France et ce qui lui était plus proprement spécifique. Néanmoins, encore une fois, je ne crois pas avoir le temps de développer sur le sujet.
L'idéologie, les symboles et les références sont, en effet, issus du passé, certes. Mais il ne s'agit pas pour autant de tradtionalisme ou de conservatisme, car les références à ce passé s'est fait par discontinuité avec l'histoire allemande. L'antichristianisme nazi, son paganisme et son ésotérisme constitue une rupture dans le continuum historique allemand.
D'ailleurs, les idéaux révolutionnaires français et les Lumières qui se voulaient progressistes faisaient également énormément référence au passé antique. Que ça soit par son républicanisme, les références ésotériques des loges maçonniques, son antichristianisme, son rejet de la race franque représenté par l’aristocratie au profit d'une race gauloise valorisée par les historiens républicains. Bref, un ensemble de référence du passé au nom du progrès.
Que vous le vouliez ou non, le nazisme comme le fascisme, sont eux aussi les héritiers des Lumières. Leur matrice idéologique trouve leurs racines dans les philosophes du XVIIIème siècle, que ce soit le racisme biologique(voir certains nombre des écrits de Votaire) ou la croyance dans le progrès.
Le souverainisme était jusqu'à la seconde guerre mondiale, la chose peut être la mieux partagée toutes tendances politiques confondues. Le nationalisme est faut il le rappeler issu de la Révolution Française et en grande partie porté par la gauche jusqu'à l'affaire Dreyfus.
Là encore je ne peux être d'accord, pour les même raisons qu'évoquées plus haut entre autre. Le souverainisme, comme le nationalisme n'ont pas la même acceptation aujourd'hui. Ce sujet à déjà été discuté ailleurs et récemment donc pour faire bref je dirais simplement que ce qu'est le peuple français pour nos contemporains varie de par ce à quoi on l'oppose -selon l'époque d'une part, et plus récemment selon les tendances politiques. Certains par exemple n'y incluraient pas les Rroms, nés ailleurs et disposant aujourd'hui d'une carte d'identité française. C'est donc bien à l'aulne des acceptations actuelles et des spécificités de l'histoire qu'on peut le mieux, en tout cas c'est ce que je pense, définir ce qu'est l'extrême droite, ici, aujourd'hui.
Si vous vous placez au niveau des acceptions actuelles de l'extrême droite, et faire abstraction de celles du passé, alors il faut également évacuer toute référence aux années 30 et à la WWII.
Et dans ce cas, ma définition selon laquelle l'extrême droite regroupe l'ensemble des forces s'opposant frontalement au mondialisme est la bonne et la plus pertinente. A savoir, les forces opposées à la disparition des nations au profit du marché.
Quant à la xénophobie, c'est un peu un mot fourre-tout. Fut une époque où le fait même d'évoquer le fait de contrôler les flux migratoires, vous valait l'étiquette de xénophobe. Aujourd'hui, tout le monde en parle, à part peut être l'extrême gauche libertaire.
Les mots ont un sens, et jouer la carte du relativisme en fonction des récupérations et des mauvais usages des mots c'est perdre son temps. La xénophobie c'est le refus de l'étranger, notion connexe donc à celles évoquées plus haut.
Ce que vous appelez le refus de l'étranger, c'est tout simplement refuser un monde sans frontière où les hommes et les marchandises pourraient circuler librement sans considération pour les particularisme nationaux.
Mais sinon, il est vrai que le traditionalisme, le souverainisme et le rejet des flux migratoires vont à l'encontre de la doxa mondialiste. Ce qui recoupe d'une certaine manière ma définition plus haut. Mais ça ne signifie pas que ce qu'on l'on qualifie d'extrême-droite ait une structure idéologique monolithique, bien au contraire. C'est l'une des classes politiques sans doute les plus hétérogènes du spectre politique.
Je n'ai jamais exprimé ou pensé l'idée que l’extrême droite était spécifiquement monolithique, ce n'est clairement pas le cas en France. Néanmoins, comme pour la plus part des regroupements d'ampleur (idéologique ou culturels), on peut il me semble définir des ensembles communs formant un socle autour duquel gravite ceux qui se revendiquent de la droite extrême.
Pourtant, je ne vois pas trop ce qui peut lier un nationaliste traditionaliste à sensibilité sociale et un ultra-libéral libertaire. Pourtant, tout deux sont de droite selon l'acception commune. Et d'une droite extrême.
En fait, le problème, c'est que droite et gauche ne veulent plus rien dire. La formation de ces groupes ne sont en réalité que la résultante d'une alliance conjoncturelle à une certaine période historique(en l'occurrence la guerre froide), qui perdure artificiellement dans les esprits jusqu'à aujourd'hui, mais qui n'ont plus aucune substance idéologique commune.
Pour illustrer mon propos, à une certaine époque, début XXème, un groupe de discussion avait été créé entre une frange du syndicalisme révolutionnaire et l'Action Française. Le cercle Proudhon je crois.
Classeriez vous le syndicalisme révolutionnaire à l'extrême droite ?