L'erreur serait de vouloir faire du communisme l'exact opposé du libéralisme, alors que précisément l'un comme l'autre ont les mêmes racines progressistes. D'ailleurs, l'étape ultime du communisme selon Marx c'est bel et bien la fin de l'état. Ce dernier n'étant qu'une étape nécessaire à ses finalités, c'est à dire une société sans classe et à terme sans état.
« » Lénine, L'État et la Révolution
Par ailleurs, il faut distinguer les déclarations d'intention des idéologies et ce qu'elles contiennent en substance. Car que ce soit le communisme ou le libéralisme toute deux prétendent apporter à l'homme la liberté et l'épanouissement.
Pour le libéralisme, l'objectif est de réduire au maximum les contraintes qu'imposent la société à l'individu afin de le rendre autonome et libre de ses faits et gestes. En théorie, cette libéralisation de la société doit faire naître une harmonieuse combinaison des individualités afin de maximiser la performance économique et sociale. C'est la fameuse . Seulement, on se rend compte que cette destructuration des sociétés impliquent des effets hautement négatifs, comme la criminalité, la perte de résilience des structures familiales(mères célibataires, enfants livrés à eux-même), et la perte de sens. Face à cette criminalité et ce délitement social, l'état autrefois garant d'une société organique, doit se muer en état policier surveillant les faits et gestes de chaque individus. On le voit bien avec la lutte anti-terroriste, l'espionnage massif des moyens de communication, les radars sur les routes, l'hygiénisme, et le contrôle de l'opinion.
Bref, entre les déclarations d'intention et les faits, il y a souvent un fossé abyssal, ce qui permet d'ailleurs aux communistes de dire que le communisme n'a jamais été mis en pratique, et les libéraux que le libéralisme n'est lui non plus jamais atteint. Ou encore, les européistes qui nous disent que si ça ne marche pas comme ils souhaiteraient, c'est parce qu'il n'y a pas assez d'Europe.
Mais ce qu'ont en commun ces idéologies, c'est précisément la destruction des sociétés traditionnelles et des structures sociales organiques. Et pour en revenir au peuple Ik, si ce dernier a plongé dans cette barbarie c'est justement parce qu'il y a eu destruction de son organisation sociale traditionnelle. Et le fait qu'il ne préexistait pas d'état n'a fait qu'accélérer cette plongée dans l'inhumanité.
D'ailleurs, les dettes des états sont très inquiétantes, car s'ils venaient à s'effondrer, je crains qu'avec nos sociétés destructurées ne ne plongions nous aussi très rapidement dans la barbarie, étant donné l'individualisme qui règne à l'heure actuelle.
Le libéralisme n'est ni un progressisme, ni un conservatisme. C'est une morale de la non-violence. Les libéraux ne s'opposent pas aux traditions. Les traditions peuvent très bien se maintenir sans être contraintes par la loi et par la coercition. Vous voyez bien que les gens fêtent noël sans y être contraint. D'ailleurs, quelle serait la valeur d'une tradition imposée par la force ?
Les libéraux ne sont pas pour la disparition de l'état mais pour la limitation de l'état à son rôle de garant des libertés et de constructeur d'infrastructures publiques. Je vous signale qu'en 1912, la dépense publique représentait 12% du PIB. Il ne me semble pas que la France des années 1900 était une société anarchique et déstructurée, c'est même plutôt le contraire par rapport à aujourd'hui.
Et que dire de votre comparaison entre le communisme et le libéralisme. Elle est tout simplement grotesque. Ce sont des doctrines absolument contradictoires. Le communisme est un collectivisme qui nie toute liberté individuelle et qui prétend modèler la société par la force. Le libéralisme est un individualisme qui garanti les libertés aux individus et interdit l'utilisation de la force (hormis pour financer un état minimal).