Dans "la salle du dépouillement" justement, le pape a laissé son discours de côté pour appeler les chrétiens à suivre le modèle de pauvreté promu par Saint François en combattant "la mondanité, une lèpre, un cancer de la société, qui tue l'âme, la personne, l'Eglise".
http://www.lepoint.fr/societe/le-pape-p ... 290_23.php
La plupart des chrétiens ne sont pas mondains.
Autrement, si l'Eglise devient pauvre comme saint François d'Assise l'était, comment aidera t-elle les pauvres ?
La pauvreté revendiquée par Jésus est celle en esprit.
Le déterminatif « en esprit » ajouté par Matthieu nous apprend qu'il ne s'agit plus de la pauvreté au sens d'indigence, mais d'une disposition spirituelle. Les 'anawim en esprit, sont des gens qui se courbent intérieurement, qui ne se révoltent pas. L'esprit de pauvreté est en fait une attitude spirituelle d'humilité et de patience. L'addition de Matthieu prend son sens quand on se rappelle que, dans son Évangile, il rapporte souvent les paroles de Jésus qui reproche aux Pharisiens leur orgueil et leur suffisance qui les rend sourds à la révélation de Dieu contenue dans la Bonne Nouvelle. Même les disciples sont mis en garde contre un tel danger. Par contre, ce sont les humbles qui se montrent plus réceptifs.
On peut donc conclure que l'esprit de pauvreté est une disposition intérieure que l'on trouve chez les gens qui ont conscience de leur fragilité humaine et qui, en conséquence, sont accueillants au sens de l'existence que Jésus leur révèle, en fonction du projet de salut de Dieu.