Pour moi c'est simple: Dieudonné a-t-il créé un truc équivalent aux restos du cœur ?
Oui, d'où la distribution gratos de quenelles à qui le veut.
Aucun rapport. Coluche était plus un artiste. Or ce qui caractérise un artiste, c'est que c'est quelqu'un qui vit essentiellement dans et par le sentiment et le singulier.
Coluche était ému par le type qu'il à là, devant lui, et qu'il regarde comme un être singulier qui ne mange pas à sa faim, qui ne peut pas nourrir ses gosses, etc.
Mais Dieudonné ne voit rien de tel : il ne s'en prend qu'à des abstractions. C'est "les sionistes", c'est le lobby, c'est des concepts. C'est un idéologue. Le singulier, le vivant, l'humain, il n'en a rien à braire, Dieudonné.
Les "quenelles", cela ne vise personne, ce n'est personne (Vous remarquez d'ailleurs que la "quenelle" se débite fort bien en bandes, elle se pratique de préférence en meute, la quenelle abolit la personnalité). Il ne s'agit de personne, mais seulement les fantasmes essentialistes de Dieudonné, ses théorisations racistes obscures et confuses.
Avant, quand il ne se prenait pas pour un penseur, il jouait des personnages, dans ces spectacles (l'avocat, le directeur de chantier, le djeun's des cités, le papa antillais, le tortionnaire nazi, etc.et il était très convaincants dans tous ces rôles). Mais dans ce que je vois de récent de lui, il y a de moins en moins de personnages (c'est-à-dire un être singulier, avec ses particularités, pas un ectoplasme comme "Le Sioniste"). Il évolue de plus en plus vers l'abstraction et le discours purement idéologique, c'est-à-dire illusoire.
J'ajoute que depuis qu'il se prend pour un penseur, il est devenu un escroc. Coluche ne se vendait pas pour ce qu'il n'était pas. Les Restos du coeur, ce n'est pas une pensée, c'est une action. Il n'avait pas plus que Dieudonné les moyens de se prendre pour un penseur, mais il n'a jamais rien vendu de tel. Celui-là est beaucoup moins honnête.