Document secret-défense : "les preuves apportées par la France ne sont pas assez solides
François-Bernard Huyghe, directeur de recherche à l'IRIS décrypte pour MYTF1News la note de synthèse confidentielle publiée lundi par le gouvernement, qui attribue à Damas l'attaque chimique du 21 août.
"Ce document ne dit pas grand-chose. Ce sont plus des affirmations que des preuves. Un autre argument est avancé : les rebelles n'ont pas les moyens de commettre ce genre d'attaques. Mais comment le savoir ?
L'opposition syrienne est très large. Elle va du djihadiste au Syrien qui parle parfaitement le français et qui porte une cravate. Qui nous dit que l'opposition syrienne ne s'est pas emparée des armes chimiques du régime ?
Les renseignements français affirment également qu'une telle attaque est cohérente avec la stratégie de Bachar el-Assad. Mais encore une fois, cet argument est plus que troublant. Car une question se pose dans tout le monde arabe : quel intérêt avait el-Assad à franchir cette ligne rouge alors qu'il était en train de gagner ?
LienSyrie : que prouvent les informations déclassifiées par la France ?
Que valent ces informations ? Que révèlent-elles de la position de la France ? Réponses croisées avec Bruno Tertrais, maître de recherche à la Fondation pour la recherche stratégique et Eric Denécé, directeur du Centre français de recherche sur le renseignement.
Eric Denécé : Ce qui a été rendu public, ce n’est pas une note des renseignements. C’est une note de Matignon qui a été faite par le cabinet d’Ayrault et qui rassemble probablement des éléments donnés par différents services de renseignements mais également par les alliés, les étrangers. L’équipe d'Ayrault et de Matignon qui a rédigé cette note n’a pris dans les rapports qui leur ont été transmis que les éléments à charge.
Dans tous ce qu’ils ont reçu comme papiers, il y avait peut-être des éléments qui disaient le contraire. Ils n’ont retenu que ce qui les interroge pour influencer l’opinion et les parlementaires.
Les informations peuvent être bonnes, peuvent être fausses. C’est difficile à vérifier tant qu’on n’est pas sur le terrain. Mais en tous cas, ce qui est trompeur, c’est que cette information ne donne qu’une version. En plus, c’est une démonstration par défaut qui dit que c’est Bachar parce que les autres ne peuvent pas mais on ne prouve pas que c’est le régime qui a fait ça.
On dit que la rébellion n’est pas capable d’une attaque de cette nature. C’est pour moi discutable, voire faux. Mais de toute façon on ne prouve pas la culpabilité de Bachar. On fait une pirouette en disant que ça ne peut pas être la rébellion car l’attaque est de trop grande ampleur.
On sait depuis des années qu’il y a des armes chimiques en Syrie, c’est suivi. Mais ce n’est pas parce que vous avez trois poignards, deux armes chimiques, une bombe atomique que vous allez vous en servir. Ils essayent de faire de l’association d’idée, c’est très discutable.
En aucune façon je dis que le régime n’a pas tiré ces armes chimiques. Connaissant ce pays, ça me semble improbable mais je n’ai pas de preuves non plus. Mais pour autant, je n’affirme pas qu’il faut aller balancer nos porte-avions sur ce pays.
Depuis longtemps, les Saoudiens, les Qataris, les Américains, veulent faire sauter Bachar. Les Anglais suivent la politique américaine quoi qu’il arrive, les Israéliens ne seraient pas mécontents, bien qu’il y ait un débat interne. Et nous Français on n’y a aucun intérêt.
Il ne s’agit pas de défendre le régime mais la Syrie est en situation de guerre civile. Ce n’est pas un État policier qui massacre 100 000 personnes. Là on nous raconte des histoires. On n’a pas les chiffres mais il faut considérer que, en gros, la moitié des 100 000 personnes a été tuée par le régime et l’autre moitié a été tuée par la rébellion. Il ne faut pas oublier ça. Ils massacrent des quartiers entiers, tuent des policiers, des militaires. C’est une vraie guerre civile.
Les médias nous présentent aujourd’hui la situation syrienne comme si il y avait un despote avec une armée qui avait massacrée 100 000 personnes. C’est malheureusement beaucoup plus complexe que ça.
On n’oublie que quand on connaît bien la Syrie, on sait qu’il y a encore une grosse moitié de la population qui soutient Bachar.
Tous les chrétiens, les druzes, les sunnites modérés, les commerçants qui sont des sunnites ne veulent pas des salafistes, ne veulent pas de la guerre civile. De quel droit est-ce que nous sommes en train de donner des leçons à un régime qui a été reconnu par l’ONU, qui a été agressé par des terroristes soutenus d’ailleurs par les Occidentaux. Il a le droit de se défendre.
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Evidemment, n'importe qui de rationnel examinant ces documents, arrivera à cette conclusion.
Je viens de lire le document Français qui sert de justification à la guerre contre les citoyens Syriens.
http://www.lemonde.fr/proche-orient/art ... _3218.html
Aucune sources, aucune références documentées et vérifiables, uniquement des affirmations.
Pas mieux que colin powel et son flacon de sucre en poudre.