Je vous donne mon témoignage.
J'ai renoncé à fumer il y a trois ans (presque). A cette époque, j'en étais aux 3 paquets par jour (ou aux 2 paquets et demie, quand ils ont mis des paquets à 25 au lieu de 20).
Je confesse l'impureté de ces dispositions : mes clopes, les Lucky Strike (restons un communiste en toutes occasions) devaient être à 5,70 ou un truc comme ça à l'époque, mais 6X3 =18, et 18X30, ça fait 540, si j'en crois ma calculette.
Je suis bien convaincu qu'en versant 540 euros/mois à une famille du Bengla Desh, je pourrais faire bien des heureux, mais je dois avouer que j'ai été plus retenu par les bienfaits que je pourrais m'octroyer à moi-même, non seulement sur l'allongement de ma propre existence (ce n'était pas, au plan sanitaire, une position efficace, faut avouer), mais sur les plaisirs éventuels que je pourrais me proposer (540 euros, ça peut être un billet de train pour aller assez loin, ça peut-être des nuits d'hotel, etc.; bref des trucs plus intéressants que de faire brûler du tabac et de fusiller ses poumons, massacrer ses artères et son coeur et bien d'autres encore).
Fort de ces puissantes considérations, je suis allé voir mon médecin qui m'a prescrit un médicament (dans mon cas, on était dans la situation d'une très grande intoxication).
Un produit qui m'a détruit psychologiquement. (Je ne reviens pas là-dessus, il a été je crois retiré du commerce). Pour vous la faire courte, il avait pour objet de me retirer tout désir de tabac, ce en quoi il a parfaitement réussi, mais il a eu comme effet collatéral de me faire renoncer à tout désir, quel qu'il soit (dans ce que je dis là, on verra sans doute à quoi je me rapporte). J'avais donc plus envie de fumer, mais je n'avais surtout plus aucune envie de vivre. (De sortir, de connaître, d'aimer, de baiser, de tout ce que vous voulez).
C'a m'a coûté presque 2 ans de psy. Psy qui m'a allumé avec d'autres médocs.
Comme je suis un garçon qui aime bien comprendre ce qui se passe, j'ai discuté avec ce psy (un psychiâtre, en l'occurence, je n'avais aucune raison de montrer mon cul ou de m'adonner à des quelconques gymnastiques soi-disant psychocorporelles, ou d'attendre un secours d'un gourou).
Je lui ai demandé par exemple pourquoi j'avais toujours envie de fumer, bien que je sois "sevré" depuis un an, etc. Pourquoi, dans mes rêves, par exemple, j'étais toujours fumeur, etc. Comment il pouvait se faire que je sois encore "accro" alors que le produit n'agissait plus sur moi depuis 1 an ?
Il m'a répondu d'abord que l'accrochement au tabac était aussi puissant que celui à l'héroïne (en termes d'accoutumance, etc.) et qu'il ne fallait pas que je me frappe si c'était dur. L'héroïne, c'est beaucoup plus dangereux et ça vous tue plus vite (que le tabac ou l'alcool), c'est extrêmement dangereux. Mais en termes d'accoutumance, c'est à peu près au même niveau.
Et ensuite sur mes facteurs proprement personnels que je ne développerais pas.