Loin d'aller chercher une définition à droite ou à gauche, le nationalisme est surtout une soumission consentie. Un masochisme de fainéants, rêvant d'être "sauvés" par un pouvoir venant d'en haut. Un refus d'habiter sa propre identité en la remplaçant par une moyenne revue et corrigée pour plaire au plus grand nombre. Comme c'est pratique d'abandonner tout droit à l'auto-déterminisme pour ne pas voir qu'il suffit d'habiter le jeu entre les pièces du système pour s'essayer à l'équilibre.
Absolument pas, non.
On n'est pas nationaliste par peur de la liberté. Pas forcément. On n'attend pas forcément un "sauveur".
Je suis nationaliste non par peur de la liberté mais justement parce que je suis libre. Et que je sais qu'être libre ne signifie rien en soi. La liberté n'est qu'un moyen, pas un but. Etre libre pour être libre est totalement inutile.
Il faut une autorité supérieure pour maintenir les hommes dans une certaine concorde.
Par ailleurs, nous vivons dans un monde conflictuel. Nos voisins furent souvent nos ennemis, et le sont encore potentiellement. Ceux qui croient à "l'amitié entre les peuples" ne sont que des crétins naïfs. L'homme se méfie naturellement de son voisin, de ce qu'il ne connaît pas, de ce qui diffère de lui. S'il faut tendre vers une certaine connaissance de l'autre, il ne faut pas tomber dans le travers consistant à croire que connaître l'autre permet d'empêcher les guerres et conflits. Pour pouvoir se défendre contre une agression venant de l'extérieur, il faut également un institution (une communauté) supérieure aux individus.
De plus, les êtres humains ont tendance à se rassembler entre eux. Et particulièrement à se rassembler entre ceux qui ont les mêmes modes de vie. C'est ainsi que (sur des siècles et mêmes des millénaires) se créent les cultures et les nations. Un nationaliste n'a pas pour but de créer une communauté inexistante auparavant (en tous cas, pas pour moi). Il se contente de reconnaître l'existence d'une communauté plus ou moins unie dont les membres partagent globalement la même culture.
Le nationalisme ne s'applique pas à tout le monde ni à n'importe qui.
Je comprend bien ton histoire là, mais être libre suppose avoir le but et le choix de ne pas en avoir.
Et en quoi être nationaliste implique-t-il de ne pas avoir le choix?
Mais pour ce dernier, on peut raisonner et ce dire qu'on n'a pas de choix, juste pour se prouver qu'on est libre.
L'être humain est libre. Par nature. Il a toujours le choix, même s'il ne s'en rend pas forcément compte. Chaque choix à ses conséquences, parfois lourdes. Mais il y a toujours le choix.
Encore faut-il être prêt à en assumer les conséquences. Ce qui explique en grande part pourquoi les gens ne veulent plus choisir: ils ne veulent plus assumer.
Moi je suis libre. J'ai choisi. Je continue à choisir. Par exemple, je n'hésite pas à me dire non-démocrate. Et j'en assume les conséquences: l'obligation de ré-expliquer sans cesse ma position, les insultes et les railleries d'imbéciles comme Nationale 7 qui sont totalement embrigadés.
Chaque homme a toujours le choix. A tout instant.
Ce qui ne nous rend pas libre pour autant, puisqu'en contre réaction de la dite liberté.
La liberté, c'est la possibilité de choisir. Et non pas la possibilité de faire ce que l'on veut. Nous sommes libres de fait. Reste à savoir ce que nous en faisons, de cette liberté.
Je ne crois pas non plus que le rationalisme puisse trouver sa place dans un monde d'hypercommunication.
Parce que le monde a sombré dans la folie de la communication, il faudrait y céder aussi? Si le monde devient fou, il est de notre devoir de perpétuer la raison. Y compris si cela signifie être haï, moqué, insulté, incompris. Ce n'est jamais bon signe que d'être bien adapté à une société malade.
Céder à la folie parce que la société y à céder, voilà qui n'est pas de la liberté. C'est au contraire être un esclave, ne rien faire d'autre que suivre la "mode".
Une vérité énoncée ne l'est pas forcément ad vitam æternam et encore moins pour la monade que constitue l'individu.
Faux. Totalement. La Vérité n'a pas d'âge. La Vérité ne change pas, ne se modifie pas. Elle est. L'homme se trompe souvent, vit souvent dans l'erreur. Il parvient parfois à la Vérité. Mais que l'home se trompe ne signifie pas qu'il n'y a pas de Vérité. Cela signifie juste que nous sommes limités et incapables de la découvrir.
La Terre était un globe à l'époque de Cicéron, elle l'est encore aujourd'hui. La Soleil était une étoile à l'époque de Rasmes II, il l'est encore aujourd'hui.
Si eux ne le savaient pas, c'est parce qu'ils ne disposaient pas des outils (tant intellectuels que physiques) pour le savoir ou le comprendre.
En revanche, il existe des méthodes permettant de comprendre certain comportement, ou tout du moins d'envisager des grilles de lectures assez exhaustives de ceux-ci. Cette tendance à se rassembler a pu être observée durant le siècle passé et à chaque fois, si je prend la liberté de croire ce qui est relaté, ça c'est mal passé. Tu m'expliquerais, en quoi il y aurait une différence actuellement dans l'instauration du nationalisme? Quels sont vos gardes fou?
Pourriez-vous être plus explicite sur ce "mal passé"?
Parce que je n'ai pas tendance à disserter sur du vague.