Or, ce n'est pas parce qu'une personne est en "incapacité de" qu'on aura atteint à sa dignité.
C'est vrai et faux.
Ma grand-mère faisait partie de ces femmes qui ont travaillé comme des bêtes de somme pendant que leurs maris étaient à la guerre. Comme beaucoup à cette époque elle a perdu un enfant en bas âge. Une femme discrète sur ses peines, croyante, pudique. Je pense qu'à part son mari personne ne l'avait vue nue.
Elle est morte à 93 ans, après des semaines d'agonie. Repliée en position foetale, ne s'alimentait plus. Une seule chose indiquait qu'elle était encore vivante, ses hurlements au moment de sa toilette, ou des changes.
Elle n'a pas eu une mort digne. Parce qu'elle ne correspondait pas à ses valeurs intimes, au delà de ses "incapacités de".
Il n'y a pas "une" dignité, mais la dignité de chacun. Et nous ne pouvons juger de là où chacun la place.