Bien sûr! Il n'est pas question du "moi je suis plus digne que toi" Il est simplement question de répondre à la demande d'un mourant qui souffre dans "sa" dignité
Il faudrait être un minimum cohérent. D'une part vous dites que vos contradicteurs ne sont pas même capables d'ouvrir un dico tout en vous autorisant une tournure toute personnelle du mot dignité. Il s'avère en fait que j'ai lu un peu de philo, je vais donc me permettre de citer la définition morale de la dignité telle qu'elle est entendue dans ce débat et définie par Kant :
(Fondements de la métaphysique des mœurs, 2e section, P.161 éd. Delagrave)
On constate ici le caractère intrinsèquement absolu de la "dignité" en tant que valeur morale. Vous pourrez tout aussi bien dénigrer son propos en le considérant comme le dernier des incultes, libre à vous après tout.
Bref, il n'a jamais été question d'établir une échelle de valeur mais bien de mettre en perspective jusqu'à l'absurde votre définition toute égoïste du mot "dignité" avec laquelle vous vous plaisez à déguiser cet échappatoire appelé "suicide".
Vous êtes sérieux là ?
Les mots ont un sens, nous disiez-vous. Les dictionnaires donnent le sens, les définitions, la philosophie donne des interprétations. Philosophiques.
Peut-être que les définitions que vous avez lu dans les dictionnaires n'arrangeaient pas vos affaires, pour que vous soyez allé chez Kant chercher quelque chose d'un peu crédible à nous servir.
Dictionnaire de l'Académie Française :
DIGNITÉ n. f. XIIe siècle. Emprunté du latin dignitas, -atis, « mérite, estime, considération », « charge, dignité publique », « honorabilité ».
1. Valeur éminente, excellence qui doit commander le respect. La dignité de la personne humaine. La dignité de la pensée, du travail. 2. Attitude de réserve et de fierté, inspirée par le respect de soi-même. Conserver sa dignité. Savoir garder toute sa dignité. Manquer de dignité. Perdre toute dignité. Supporter le malheur avec dignité. Par ext. Gravité noble qui inspire la considération, commande le respect, les égards. Il a beaucoup de dignité dans les manières. Parler, agir avec dignité. 3. Fonction ou distinction qui confère un rang éminent dans la société. Les premières, les plus hautes dignités de l'État, de l'Église. La dignité de cardinal. La dignité de maréchal de France. Être investi d'une nouvelle dignité. Parvenir à la dignité suprême. La dignité de grand officier, de grand-croix de la Légion d'honneur. Les marques, les insignes d'une dignité.
Dictionnaire Larousse :
Respect que mérite quelqu'un ou quelque chose : Ces sévices sont une atteinte à la dignité d'un être humain.
Attitude empreinte de réserve, de gravité, inspirée par la noblesse des sentiments ou par le désir de respectabilité ; sentiment que quelqu'un a de sa valeur : Refuser par dignité de répondre à des insultes par des insultes.
Fonction éminente, distinction honorifique : Il a été élevé à la dignité de grand-croix de la Légion d'honneur.
En astrologie, avantage dont disposent occasionnellement les astres dans le zodiaque (exaltation, par exemple).
CONTRAIRES :
abaissement
avilissement
déchéance
Je vous colle la définition de déchéance ?
Ce sera tout pour moi, votre mauvaise foi est manifeste. Et mon temps est précieux.
Je sentais que ça allait être compliqué.
Tout d'abord si les mots ont un sens, celui-ci ne tombe pas du ciel et il aura fallu qu'on lui en donne ou qu'il en acquiert un. Pour ce qui est du mot dignité vous aurez remarqué, si vous avez pris la peine de lire votre première définition, que le sens premier du mot n'est pas celui que nous utilisons dans le contexte de ce fil. En effet, lorsqu'on parle de dignité dans son sens moral celui-ci renvoie au caractère de la . Or, cette définition particulière c'est le principe de dignité humaine tel qu'il a été énoncé par Kant et qui a été repris notamment dans la célébrissime déclaration universelle des droits de l'Homme. Si je cite ce philosophe et qu'il apparaît de façon récurrente dans les débats sur la bioéthique au détriment des définitions du Larousse ça n'a rien d'un hasard. Premier point.
Mon second point s'attachera à discerner ce que vous appelez ma "mauvaise foi manifeste" de cette volonté prégnante de dénigrer ce qui ne vous sied pas. Il est clair qu'a aucun moment vous n'avez pris la peine de chercher à comprendre ou d'approfondir mon propos, au lieu de quoi vous préférez vous borner d'accuser vos contradicteurs d'être des personnes malhonnêtes, stupides voire inhumaines. Si un sujet comme la mort amène inévitablement à évoluer dans la sphère du pathos, ça ne vous autorise en aucun cas à tenir ce genre de jugements de valeurs déplacés, surtout lorsqu'on se contente d'une réflexion de surface.
Il me semble tout à fait sain de débattre en gardant en vu une vision objective de ce qu'est la dignité pour s'affranchir de toute dérive liée à ces incursions émotionnelles difficiles à gérer pour certains.