"Allo, c'est le service obstétrique. Bonjour madame, on a regardé quelle gueule avait votre embryon.
Il lui manque deux jambes et deux bras, est homosexuel et janséniste. On a décelé
chez lui le gène de la coprophagie et de la tuerie de masse. De plus, il souffre
de leucodystrophie métachromatique, il mourra vers 7-8 ans. L'embryon en est à sa deuxième semaine, on le garde ou pas ?"
"Bien entendu, espèce de criminel gauchiste".
Pour une fois, j'applaudis...
Voilà : c'est la raison pour laquelle ce n'est pas la peine de faire un fil de 100 pages sur "qu'est-ce qu'être de droite" ?
Nos amis nous le résument en cinq lignes.
Le premier nous invente un concentré de tout ce qu'il n'aime pas, et il propose de le détruire, de l'empêcher d'exister.
On voudra bien noter que tout ce qu'il n'aime pas a comme trait commun unique d'être faible (qui a peur d'un janséniste ?).
Voilà : on veut cogner, mais surtout sur les faibles (homo, handicapé, trisomique, Arabe, chômeur, ouvrier, Noir, femme, toutes les "minorités", etc.).
Et ce genre de sport se pratique en meute : le second applaudit à la quinte, sans qu'on sache quoi ni pourquoi, il applaudit. Sans qu'il ne le sache plus que nous.
Ah, certes, lorsqu'il s'agit des puissants, des forts, des dominants, là , le ton change : on devient tout à coup laudateur, mielleux, on se carpétise. On leur tresse des lauriers, c'est le sel de la terre, on leur doit tout, etc.
Ce morceau-là, c'est toute la droite, vous dis-je.