Non, parce qu'un embryon de quelques semaines ne peut être considéré comme un être humain disposant de tous les droits attachés à la personne humaine.
Pourquoi ?
C'est une question assez délicate et il n'y a pas de réponse binaire mais un cheminement intellectuel à faire pour définir ce qu'est ( ou ce que n'est pas ) la vie en général, un être vivant en particulier et enfin plus précisément un être humain qui disposerait de droits.
Y'a pas trop de place pour les dogmes quels qu'ils soient.
Je pense d'abord qu'il faut un commencement à tout : on sait quand la vie finit, c'est la mort lorsque les fonctions biologiques essentielles d'un être vivant ne peuvent plus être assurées.
A contrario, on peut définir que la vie commence lorsque toutes les fonctions biologiques essentielles sont opérationnelles.
Dans le règne animal ( l'homme est biologiquement un animal, vertébré et mammifère ) les principales fonctions biologiques sont la respiration, la circulation du sang et l'activité cérébrale.
S'agissant d'un embryon de 12 semaines, on peut considérer qu'il y a circulation sanguine, mais pas d'activité cérébrale et pas de respiration non plus.
Ce n'est donc pas un être vivant " autonome " et complet, mais un être vivant en " " qui n'a pas d’existence distincte de la femme qui le porte.
D'un point de vue juridique, peut-on accorder des droits à un système cellulaire qui iraient en contradiction avec ceux de la femme qui le porte ?
On peut se poser la question .
J'y réponds, en ce qui me concerne, par la négative.
Aprés, on peut aussi se poser la question de savoir à partir de quel moment un embryon possède les caractéristiques qui permettraient de le qualifier d'être humain.
Là aussi c'est trés délicat.
Pour simplifier, on peut considérer que le propre de l'être humain est d'avoir une " conscience " ou du moins d'être en capacité de la développer.
D'un point de vue biologique, le système nerveux se construit entre la 12éme et la 24eme semaine.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Neurogen%C ... bryonnaire
C'est avant cette phase de construction du système nerveux que le législateur a autorisé l'IVG parce que le stade de développement de l'embryon ne permet pas de lui conférer le statut et donc les droits d'être vivant et d'être humain.
A ce stade de développement embryonnaire, l'embryon n'a pas l'autonomie biologique ni le statut juridique d'un être vivant et à fortiori d'un être humain.
Il est considéré comme étant une partie de la femme qui le porte et la loi de la république donne à cette femme le droit de disposer de son corps.