pas exactement, il va d'abord vivre, alors que le petit pépé sous AT va mourir si la finalité est la même, le parcours est différent ; il y a un individu en puissance et un qui va clamser, on ne peut pas mettre les deux cas dans le même panier.
Dans l'absolu, les deux vont clamser, quoi qu'il arrive.
Et le pépé, il peut mourir ou pas (même si évidemment les probabilités sont contre lui). Des vieux qui font des AVC en série, paralysés, & Co, il y en a qui s'en "remettent". Ou la personne déclarée en mort cérébrale que la famille refuse de débrancher et qui s'en "remet", ca existe aussi (là aussi, les probas sont définitivement contre lui, encore plus que pour un vieux).
Bref, vous mettez en balance la vie potentielle du foetus avec celle du vieux, mais je vois mal comment on peut dire que celle de l'un a moins de valeur que celle de l'autre, à moins de rentrer franchement dans des "détails techniques" et donc de la relativisation bien forcée.
je vous ferais remarquer que jusqu'à l'accouchement, le foetus n'a aucun statut. pourquoi limiter l'IVG puisqu'il n'est pas un individu (au sens légal) tant qu'il n'est pas né ?
Il me semble que le foetus a un statut (au moins à partir d'un certain âge), puisqu'on peut le faire inscrire sur le livret de famille en cas d'arrêt de la grossesse. Après, la loi ne fait pas tout (bientôt elle va dire que deux hommes peuvent se marier... et on peut déjà parier qu'elle nous dira qu'une personne avec une paire de couilles devra potentiellement être appelée "Madame", dans un futur pas très lointain), on peut donc discuter 5 minutes des notions impliquées par ces questions.
J'admets tout à fait qu'il y a des abus évident (les chiffres le montrent de toute facon): je connais ce qu'il convient d'appeler un parasite social qui a fait avorter trois fois, parce qu'il "n'aime pas les préservatifs, c'est pas confortable" (et ils ont des gosses... vous raconte pas les déglingués). Entre la pilule, les préservatifs et la pilule du lendemain (qui est une IVG en fait), et autres méthodes, je vois mal comment on peut atteindre ces chiffres.
Ceci dit, je ne vois pas le problème majeur des IVG précoces, même si c'est un humain, si c'est vivant, je n'arrive pas à concevoir que l'on puisse considérer un agrégat de cellules indifférenciées comme un individu. Quand la grossesse est avancée, les choses ne sont déjà plus les mêmes.
Mais dans le cas des IMG, quand on vous annonce que l'enfant que porte votre femme a peut-être une trisomie 18 (terme du premier trimestre au plus tôt), je peux vous dire que vous réfléchissez sérieusement à la question.
je vous réponds à peu près dans l'ordre.
1/ fatalement, c'est subjectif ; si je devais choisir entre sauver un criminel, un non-criminel et une mère de famille, je ferais forcément un choix. Entre un enfant potentiel et un pépé à l'article de la mort, maintenu en vie de façon artificielle, je choisirais de la même façon. Ce n'est pas que leur vie soient différentes en terme de concept, c'est plutôt en finalité que ça se pose. On en abrège une de quelques temps, et l'autre complètement. Bon, le pépé peut se remettre et le gosse mourir à 15 jours, mais comme vous dites, les stats...
2/ je vois ça en effet, "acte d'enfant sans vie", de 16 à 22 semaines, qui concerne également les IMG et les fausses couches. Dans les deux cas, les dates sont arbitraires (il fallait bien que le législateur en fixe une), mais c'est une avancée notable, que j'ignorais. Bien entendu, même plus de 5 minutes, le coin s'est assaini
3/ Eh ouaip, d'autant qu'à force de prendre l'argument de l'IVG après viol et inceste, j'en étais arrivé à penser que ça faisait une grande part du tout. Quand j'ai lu qu'aux USA et en Belgique, ça tournait autour de 0.22%, ça m'a mis une sacrée baffe. Oublions l'individu ou la personne, humain, vivant et individu en devenir, c'est -à mes yeux- suffisant. Je conçois que pour d'autres, non, mais pour moi, c'est le cas.
4/ je ne discute pas ça, ça ne m'est pas arrivé et je ne présume pas de ce que j'aurais fait ; mais 7000 IMG/an, ça ne fait plus "que " 212000 IVG/an.
et c'est toujours délicat de justifier une généralisation sur un cas particulier.