Encore une fois pour le primaire :
- C'est pas 24h/semaine, c'est 27h20 (classe + aide personnalisée + entrées d'école)
je prends acte
- La préparation consiste à préparer une séance en lien avec la séance précédente. on ne donne pas un cours en amphi. Il faut donc partir de là où en sont les élèves, réfléchir à des dispositifs d’apprentissage (situation recherche, mise en commun/synthèse, réinvestissement) et de différenciation qui varient en permanence. La préparation consiste également à construire les supports (recherche, exercices différenciés, traces écrites) et à les fabriquer matériellement (photocopies, préparation matérielle, tableau). Bref, tout ça ne se fait pas d'un claquement de doigt. Difficile d'imaginer, un temps de prép inférieur à 1h par journée de classe. Dans les faits, on est souvent entre 1h et 2h.
je ne dis pas que vous ne le faites pas, mais ça ne me semble pas crédible pour un niveau primaire
ça remonte loin, mais la phrase préparatoire de mes instits consistait en ouverture du cours à demander "bon on en était ou ?"
je doute que beaucoup de vos collègues passent ce temps.
La pédagogie a évolué. Les demandes institutionnelles aussi, notamment depuis la mise en place des cycles et la limitation des redoublements. La différenciation pédagogique impose plus d'analyse, plus empirisme, et plus de préparation.
- Les corrections incluent, en primaire, les exercices du jour, mais aussi les leçons. Pas tous les jours mais régulièrement s'y ajoutent les évaluations par compétences propres à la classe ainsi que, ponctuellement, les évaluations de circonscription. Tout ce travail de correction se fait en lien avec un relevé quotidien des compétences, nécessaire à la différenciation évoquée précédemment. Difficile de passer moins d'1h à corriger pour chaque journée de classe et de ne pas se bloquer des heures au moment des bilans de périodes.
expliquez moi la correction des leçons, je ne comprends pas
En primaire, la copie des leçons par les élèves nécessitent une visée de l'enseignant afin d'éviter les erreurs de copie, voire les contresens.
globalement, ces explications n'apportent pas grand chose, puisque je n'ai pas d'idée du temps nécessaire de corrections.
donner un nombre de devoirs moyen à corriger me donnerait une meilleur idée, à multiplier par le nombre d'élèves.
je pense que la majorité des instits s'organisent pour n'en faire qu'une par jour, mais c'est juste une opinion, si vous me dites deux je vous crois, au delà, j'aurai des doutes
Globalement, chaque jour, un travail de français et un travail de maths à corriger. Parfois une trace écrite. Une à deux fois par semaine, pour ce qui me concerne, une évaluation de compétences ciblées. Le report et l'analyse des résultats est également nécessaires à la différenciation. si on ajoute les grosses périodes de bilans, on doit tourner, en moyenne, à 1h/jour de classe.
- Le temps de réunion n'est pas évoqué dans ton décompte. Il est de 1h/semaine officiellement et inclue conseils des maîtres, de cycle et d'école. Il est parfois insuffisant à la gestion pédagogique et matérielle de l'école. De plus, il faut ajouter les réunions impliquant les partenaires extérieurs de l'école (mairie pour la gestion du péri-scolaire, des infrastructures sportives et des projets communaux, collège pour la liaison CM2/6ème, associations impliquées dans des projets pédagogiques par exemple). Tout ça pour rappeler que, dans le primaire, on est, en moyenne, à plus d'1h de réunion par semaine.
réunionite aigüe ?
Ça arrive. Mais globalement, il y a des choses à traiter. Encore une fois, pas de service "administration" dans les écoles.
- Les rencontres avec les parents doivent représenter, en moyenne là encore, 1h/semaine si on s'en tient aux rendez-vous programmés. Mais il siffit de se planter devant n'importe quelle école primaire pour se rendre compte que, au moment de la sortie, les discussions improvisées sont monnaie courante entre enseignants et parents. Les enseignants ne se barrent pas en courant après avoir amené les élèves au portail de l'école. Or, ces discussions du midi ou du soir font partie du temps de travail.
je veux bien le croire
- Les enseignants du primaire ont pour mission la gestion administrative de la classe et de l'école. je rappelle qu'il n'y a pas de personnel administratif dans une école et que le directeur est la plupart du temps en classe. Cette gestion administrative consiste à tout un tas de choses : gestion statistique du cahier d'appel et des absences, contacts téléphoniques liés aux absences injustifiées, paperasse et enquêtes hiérarchiques, gestion administrative du parcours scolaire des élèves (dossiers scolaires et d'orientation, dossier de liaison école/collège...).
j'ai l'impression qu'une partie de ce travail est fait pendant les interros, je me trompe ?
sauf les contacts téléphonique, quoique jamais reçu au primaire pour ma part, plus des courriers et plus au collège.
Pendant les interros, il y a souvent des élèves à aider, matériellement. Perso, j'ai un syndrome La Tourette dans ma classe. Il n'est pas autonome.
Le contact téléphonique est préconisé depuis quelques années, suite à des problèmes intervenus sur des trajets scolaires. C'est pas toujours évident. On a pas toujours les moyens ou le temps.
- Les enseignants du primaire ont un temps de formation obligatoire annuel qui a lieu hors temps scolaire, le mercredi en général.
- Sans oublier tout un tas d'imprévus tels que les enfants oubliés mais non inscrits à la cantine ou à la garderie, la gestion matérielle de l'école (commandes, photocopieurs, parc informatique...) et bien d'autres difficiles à lister tant les surprises sont nombreuses.
En toute sincérité, je ne vois pas comment je peux expliquer les choses autrement.
Alors ok, tous les enseignants du primaire ne s'impliquent pas tous de la même manière et n'ont sans doute pas tous le même temps de travail, mais il y a dans ce que je viens d'évoquer peu de choses auxquelles ils peuvent échapper.
Alors peut-être que, annuellement, les enseignants n'ont pas tous le même temps de travail que d'autres salariés. C'est un avantage de la profession, tout comme d'autres professions présentent d'autres avantages. Mais désolé, en moyenne, les enseignants du primaire travaillent plus que 35h/semaine.
j'ai quand même l'impression qu'il y a une part de justification forcée du genre "qu'est-ce que je peux trouver comme justification pour augmenter le temps de travail apparent" dans votre argumentaire
C'est un peu ça en effet. On est dans la justification. Mais quel autre moyen de participer à un débat contradictoire impliquant mon expérience professionnelle ? Face aux contre-vérités, j'ai deux options : passer mon chemin ou parler de ce que je connais. La plupart du temps, je choisis la première. En ce moment, j'essaie de prendre le temps d'expliquer. Mais, comme d'hab, je pense que je vais pas tarder à lâcher l'affaire. Les préjugés ont la dent dure... Il n' y a qu'à lire le message d'hylag qui précède celui-ci.
mauvais procès d'intention me direz vous
mauvais connaissance de votre métier, sûrement, je vous dis juste ce qu'on ressent à la lecture de votre argumentaire
peut-être aussi parce que j'ai fais ce genre d'exercice dans mon métier, justifier une note que le client trouvait trop salée