1995 : COUPE DES CLUBS CHAMPIONS

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ligue_des_ ... _1994-1995
AFC Ajax - Milan AC 1-0
En 1994/95, l'UEFA Champions League ressemblait encore un peu plus à une super ligue européenne. La phase de groupes était transformée en quatre mini-championnats à quatre équipes, remplaçant les premier et deuxième tours, et l'accès à la compétition était limité aux 24 pays européens les plus importants. Les huit plus grosses équipes étaient directement têtes de série, et les 16 autres champions devaient passer par un tour préliminaire.
Le triomphe des outsiders
Cependant, les résultats n'ont pas été conformes aux pronostics. L'IFK Göteborg remportait le Groupe A aux dépens du FC Barcelona et du Manchester United FC. Le Paris Saint-Germain FC battait le FC Bayern München pour empocher le Groupe B. Le HNK Hajduk Split, dauphin du SL Benfica dans le Groupe C, était le troisième club issu des qualifications à atteindre les quarts de finale.
L'Ajax en puissance
Dans le même temps, l'AFC Ajax était le bourreau de l'AC Milan, favori du Groupe D et battu à l'aller comme au retour. Les Néerlandais retrouvaient le Bayern en demi-finale, après l'élimination de Split en quarts. La rencontre faisait revivre les années 70, et l'Ajax pratiquait le football total, s'imposant 5-2 à Amsterdam après un 0-0 à Munich.
Kluivert décisif
Mais si la jeune garde de Louis van Gaal (moyenne d'âge 23 ans) voulait suivre les traces des Cruyff et compagnie, elle devait se défaire du Milan AC pour la troisième fois. La classe des Rossoneri avait été de trop pour Benfica et le PSG lors des matches précédents - mais ils ont peiné face aux jeunes de l'Ajax lors de la finale à Vienne. Fatigués par les jeunes jambes des Néerlandais, les Milanais succombaient finalement sur un but en fin de match inscrit par Patrick Kluivert.
Cette finale est historique. Plus de vingt ans après, l'Ajax soulève de nouveau le plus prestigieux trophée européen.
On retiendra surtout la formidable génération de jeunes joueurs formés au club qui a fait triompher l'Ajax Amsterdam en 1995 : Van der Sar, Reiziger, Bogarde, Davids, Seedorf, Finidi, Ronald et Franck de Boer et Patrick Kluivert.
Encadrés par des anciens comme Franck Rijkaard ou Danny Blind, cette équipe a pratiqué un football offensif qui apportait un élan de jeunesse à un football européen des années 1990 plutôt défensif.
En marquant le but de la victoire en finale, Patrick Kluivert devient le plus jeune buteur d'une finale de Ligue des champions à 18 ans.
TABLEAU
http://scoreshelf.com/dtab/fr/Champions_Cup/1995
Quart Finale
FC Barcelone - Paris Saint-Germain (1-1) 1-2)
Bayern Munich - IFK Gooetborg (0-0) 2-2)
Hajduk Split - Ajax (0-0) 0-3)
AC Milan - SL Benfica (2-0) 0-0)
Demi Finale
Bayern Munich - Ajax (0-0) (2-5)
Paris Saint-Germain - AC Milan (0-1) (0-2)
FINALE
Ajax 1-0 Milan AC
But : Kluivert 85' (1-0)
AJAX
Van der Sar, Reiziger, Blind, Rijkaard, F.de Boer, Seedorf (Kanu 54),
Litmanen (Kluivert 69), Davids, Finidi, R.de Boer, Overmars
Coach : Van Gaal
MILAN AC
Rossi, Panucci, Baresi, Desailly, Maldini, Donadoni, Boban (Lentini 86),
Albertini, Costacurta, Massaro (Eranio 90), Simone
Coach : Capello
PARIS SG : DEMI FINALISTE

Pour sa deuxième participation à la Ligue des champions, le Paris Saint-Germain est plus expérimenté. Les deux années précédentes, le club de la capitale a en effet atteint les demi-finales de la coupe UEFA (1992/1993 — 1-2 et 0-1 contre la Juventus) et de la coupe d’Europe des vainqueurs de coupes (1993/1994 — 1-1 et 0-1 contre Arsenal). Auréolé d’un second titre de champion de France, le Paris Saint-Germain dispute cette épreuve avec un statut à assumer.
Le format de la compétition a évolué, et 16 clubs doivent disputer un tour préliminaire pour rejoindre les 8 qualifiés : Barcelone, Manchester United, Bayern Munich, Spartak Moscou, Benfica, Anderlecht, Ajax Amsterdam et Milan AC.
Le tirage au sort désigne les Hongrois du Vác Samsung comme adversaire du PSG. Champion de Hongrie, Vác dispute sa première coupe d’Europe. Paris n’a alors affronté un club hongrois qu’à une seule reprise, lors du deuxième tour de la coupe UEFA 1984/1985, et cela s’était achevé par une double défaite contre Videoton (2-4, 0-1). Les Parisiens, désormais entrainés par Luis Fernandez, se montrent à la hauteur : une victoire sèche 3-0 à l’aller au Parc des Princes, puis une nouvelle victoire au match retour (2-1), dans un match joué à Budapest et non à Vác.
Le tirage au sort de la phase de groupes désigne le Bayern Munich, le Spartak Moscou et le Dynamo Kiev comme adversaires du PSG, ce qui semble alors assez clément. Paris domine facilement ce groupe, s’imposant successivement contre le Bayern (2-0), à Moscou (1-2), à Kiev (1-2), contre Kiev (1-0) et à Munich (0-1), avant de finir en apothéose au Parc des Princes (4-1 contre le Spartak).
Avec 6 victoires en 6 matches, le Paris Saint-Germain se hisse en tête du groupe B, et rencontrera en quarts de finale le FC Barcelone, second du groupe A. Paris établit par ailleurs un record avec ses huit victoires consécutives en Ligue des champions.
Après un match nul 1-1 au Camp Nou à l’aller, les statistiques sont du coté du PSG, qui a 76 % de chance de se qualifier. La campagne quasi-parfaite du PSG est menacée lors du match retour, lorsque les Parisiens sont menés 0-1 face à une équipe qui joue la défense. Paris va alors réaliser l’un des matches les plus marquants de son histoire européenne : Raí, sur corner, puis Guérin permettent aux hommes de Fernandez de renverser le match, et d’atteindre pour la troisième fois consécutive une demi-finale de coupe d’Europe.
Malgré l’élimination au tour suivant contre le Milan AC en demie finale Paris a changé de dimension
QUART FINALE CONTRE BARCELONE
Match aller (01/03/1995) : Barcelone 1-1 PSG

Suite à une première mi-temps à sens unique pour les Barcelonais, Paris résiste de manière héroïque au Camp Nou, et rentre aux vestiaires sur un score de 0-0.
Après la pause, en revanche, Korneev déborde sur la droite, et frappe en force. Lama s’interpose… et dévie malencontreusement le centre au fond de ses propres filets (1-0, 48e).
Immédiatement après, c’est une nouvelle fois sur coup de pied arrêté que Paris va se relancer. Coup franc excentré de Valdo, déposé sur la tête de Weah, qui signe son septième but de la compétition (1-1, 54e). Le Libérien traverse la moitié du terrain pour se jeter dans les bras de Bernard Lama, à hauteur de la ligne médiane, afin de célébrer ce but avec son ami, responsable malheureux du but encaissé quelques minutes plus tôt.
L’égalisation permet à Weah de s’envoler au classement des buteurs, puisqu’il compte maintenant trois buts d’avance sur Simone (Milan AC) et Litmanen (Ajax), à quatre unités. Surtout, après un match nul 1-1 au Camp Nou à l’aller, les statistiques sont du coté du PSG, qui a 76 % de chance de se qualifier. Une victoire ou un 0-0 au retour permettraient au PSG de se qualifier pour une troisième demi-finale européenne consécutive.
Match retour (15/03/1995) : PSG 2-1 Barcelone

Un grand club ne jouant jamais le 0-0, le PSG de Luis Fernandez est résolument offensif pour ce match retour. Cependant, les montants ne sont pas tendres avec les Parisiens : Weah (5e), Ginola (32e), Raí (37e), puis Ginola de nouveau (41e) trouvent tour à tour les poteaux ou la barre transversale.
Le manque de réalisme parisien en première période se paye dès le retour des vestiaires : Bakero, contre le cours du jeu, trompe Lama (0-1, 50e). Le PSG est virtuellement éliminé.
Après une nouvelle transversale de Ginola (67e), Cruyff joue le verrou : Hagi, le Maradona des Carpattes, est remplacé par Abelardo, tandis que le gain de temps est de plus en plus utilisé par les visiteurs. Les Parisiens poussent mais ne trouvent pas la faille, et alors que Nouma s’apprête au contraire à rentrer à la place d’un défenseur, Paul Le Guen tire un corner qui trouve la tête de Raí (1-1, 73e).
Une nouvelle fois, le salut est venu d’un coup de pied arreté et d’une tête pour le PSG. Nouma se rassied, et les deux clubs ont 17 minutes pour tenter d’éviter les prolongations. Le pressing barcelonais est haut. À 10 minutes de la fin, Le Guen est sous pression et écarte en toute hâte vers Colleter sur sa gauche. Son contrôle en deux temps empêche l’ailier catalan de récupérer la balle, et Colleter remet vers Valdo, qui la donne rapidement à Guérin au milieu de terrain. Le numéro 8 porte sa balle sur une dizaine de mètres avant de tenter une frappe lointaine, peu puissante mais admirablement placée au ras du poteau droit de Busquets (2-1, 83e).
Pour la troisième fois consécutive, le Paris Saint-Germain sera en demi-finale de coupe d’Europe. Cette fois, ce sera contre le Milan AC, champion en titre.
DEMIE FINALE CONTRE MILAN AC
Match aller (05/04/1995) : PSG 0-1 Milan AC

Du beau monde dans le Parc des Princes pour ce match aller. Les images d’époque de la Rai — la télévision publique italienne — montrent Alain Prost, les Noah — Yannick et Joachim — et… Carlo Ancelotti, qui commencera sa carrière d’entraineur à l’été, et entraînera durant sa carrière les deux adversaires du soir.
Le match est animé, avec beaucoup d’occasions des deux cotés, mais Rossi et Lama sont à leur plus haut niveau. Coté parisien, Weah et Ginola sont particulièrement en forme, et Paris prend peu à peu le dessus sur son adversaire. Le PSG produit un jeu digne d’un demi-finaliste de Ligue des champions, et peut même amèrement regretter un penalty oublié pour une faute de Panucci sur Ginola ou la barre transversale qui renvoie une frappe de ce même Ginola alors que Rossi était battu.
Cependant, sur un contre en toute fin de rencontre qui rappelle l’action de Kostadinov quelques mois plus tôt dans le même stade, ce sont les visiteurs qui se montrent le plus réaliste, et repartent avec un avantage considérable avant le match retour (0-1, 90e).
Match retour (19/04/1995) : Milan AC 2-0 PSG

À domicile, le Milan domine les débats lors de ce match retour, muselant parfaitement le milieu de terrain parisien. Les occasions françaises se font rares.
Savisevic va trouver la faille par deux fois, une par mi-temps (1-0, 21e et 2-0, 58e), sur des actions rondement menées par l’attaque milanaise.
Paris est logiquement éliminé, mais Paris n’a pas démérité, et s’est montré digne d’un grand d’Europe. Après avoir atteint trois demi-finales consécutives, le PSG atteindra la finale de C2 en 1996 et 1997, portant à cinq le nombre de demi-finales consécutives atteintes par les Rouge & Bleu.
Dans l’autre demi-finale, Litmanen réalise un doublé, qui lui permet de revenir à une unité de Weah au classement des buteurs. Il restera cependant muet pendant la finale — victoire 1-0 de l’Ajax.
VIDEOS
QF Aller : FC Barcelone 1-1 PSG
http://www.youtube.com/watch?v=OL4jxN6dCZQ
QF Retour : PSG 2-1 FC Barcelone
http://www.youtube.com/watch?v=ws1eZzmp9kI
DF Aller : PSG 0-1 Milan AC
Pas de vidéo
DF Retour : Milan AC 2-0 PSG
http://www.youtube.com/watch?v=kNqj00ASSt0
FINALE : Ajax 1-0 Milan AC

Tout d’abord, il faut connaitre la philosophie et la mentalité de ce club pour comprendre le succès de l’équipe du mythique capitaine Danny Blind. L’Ajax a pu compter sur sa formation qui, à l’époque, était la meilleure d’Europe et donc du monde. Une formation rigoureuse soutenue et encouragée par Van Gaal dans le but d’alimenter l’équipe fanion. Le F.C Barcelone n’a donc rien inventé bien au contraire il a été le point de chute de la philosophie hollandaise à l’étranger. Bon à savoir et surtout à retenir…
La formation se caractérise par un système de recrutement très pointu (le meilleur et le plus dur en Europe) chez les jeunes, avec un test qui a pour acronyme le T.I.P.S , qui mesure les capacités de chaque jeune joueur sur les aspects techniques, tactiques, physiques et psychologiques afin de savoir si celui-ci est capable de se fondre dans le moule dans lequel les entraineurs ajacides veulent l’incorporer. Ajouté à un « scouting » très développé à travers le monde, l’Ajax a découvert de nombreux joueurs qui ont formé la pierre angulaire de leurs futures victoires. Les jeunes pousses néerlandaises Edwin van der Sar, les frères Frank et Ronald de Boer, Winston Bogarde, Michael Reiziger, Edgar Davids, Clarence Seedorf, Marc Overmars, Patrick Kluivert avec l’apport des jeunes recrues étrangères comme le Finlandais Jari Litmanen, les Nigérians Nwankwo Kanu, Finidi George et l’expérience de vieux briscards formés au club ou présents depuis plusieurs saisons comme Danny Blind, Jan « Sonny » Silooy, Frank Rijkaard et Arnold Scholten ont composé la colonne vertébrale d’un groupe qui au cours de ces trois saisons va figurer parmi les deux ou trois meilleures équipes d’Europe.

Les clés du succès ? L’exigence exacerbée du manager Van Gaal à faire de son équipe un collectif dans lequel justesse technique et intelligence de jeu ont été les maitres mots durant plusieurs saisons. Chaque joueur sait ce qu’il doit faire et doit utiliser sa tête plus vite que l’adversaire pour répondre aux différentes situations de jeu, combinaison des différents objectifs que le T.I.P.S recherche dès le plus jeune âge et qui vient à maturité lorsque l’on évolue dans l’équipe première de l’Ajax. Le tout concocté dans le 3-4-3 du coach Van Gaal (un libéro avec deux stoppeurs, un milieu en losange avec un milieu défensif et trois milieux offensifs et une attaque avec deux ailiers (très) rapides pour épauler l’attaquant de pointe) variante du « football total » de l’équipe ajacide du début des années ’70, adepte elle du 4-3-3.

Cet Ajax va se révéler à la face du monde en battant à deux reprises lors des phases de poule de Ligue des Champions 1994-1995 le grand Milan AC, tenant du titre, sur le même score à l’aller et au retour (2-0) et terminant brillamment premier de son groupe. Mais c’est en demi-finale retour contre le Bayern Munich (0-0 à l’aller à Munich) au Stade Olympique d’Amsterdam qu’un des plus beaux spectacles offerts par l’équipe de Van Gaal a eu lieu : une victoire retentissante 5-2 (avec notamment un doublé de Jari Litmanen, qui a fait oublier Bergkamp dans les cœurs des supporters, et un but somptueux de Finidi George) et une communion incroyable à la mi-temps du match entre les 42000 spectateurs et le célèbre violoniste André Rieu sur un classique morceau de valse de Dmitri Shostakovich. L’Ajax retrouve en finale le Milan AC, le 24 mai 1995 au Prater de Vienne et s’impose sur le plus petit des scores (1-0) grâce au but du très jeune et talentueux attaquant Patrick Kluivert, qui à presque 19 ans devient le plus jeune buteur en finale de Ligue des Champions. 4e C1 pour l’Ajax, point d’orgue d’une saison faste pour le club amstellodamois, champion national 1995 invaincu face au PSV Eindhoven de Ronaldo. L’année 1995 restera dans l’histoire du club également grâce à la victoire en Supercoupe des Pays-Bas face au Feyenoord Rotterdam, en Supercoupe d’Europe face à Saragosse et en Coupe Intercontinentale contre Grêmio Porto Alegre. Le monde entier rend hommage à cette équipe qui ne va pas s’arrêter là…

VIDEO Finale
http://www.youtube.com/watch?v=DaxbZ0PqMIE

AJAX AMSTERDAM Champion d'Europe 1995