...un violeur, un meurtrier, bref un criminel menaçant les citoyens et la cité en général.
Si c'est arbitraire, toute peine l'est et vous Ăªtes donc inconsĂ©quent.
Absurde. La peine est une punition infligĂ©e par la sociĂ©tĂ© Ă l'un de ses membres, punition associĂ©e Ă l'un ou l'autre objectif moral ou social contingent: elle punit dans un but prĂ©cis, impliquant un certain projet de sociĂ©tĂ© organisĂ© autour d'une relation triangulaire, victime-criminel-sociĂ©tĂ©, dans lequel il y a une place pour chacune de ces parties. La valeur humaine et la qualitĂ© de citoyen n'est pas niĂ©e dans l'absolu au criminel, elle doit Ăªtre rĂ©organisĂ©e, reconstruite; de mĂªme que les liens sociaux et symboliques doivent Ăªtre reconbstruits de sorte que la sociĂ©tĂ© revienne Ă l'Ă©tat d'Ă©quilibre antĂ©rieur au crime, voir mĂªme s'en sorte grandie. Nul arbitraire lĂ -dedans. Dans le cas de la peine de mort, il y a au centre une nĂ©gation simple du droit Ă l'existence, de la qualitĂ© d'Ăªtre humain qui se justifie simplement par le fait qu'un dommage (aussi profond soit-il) a Ă©tĂ© commis Ă l'Ă©gard de la sociĂ©tĂ©. Celle-ci s'attribue le droit d'Ă´ter la vie dans l'absolu, et il ne se trouve que les principes tous relatifs de l'Etat de droit comme simple rempart contre l'emballement de cette prĂ©rogative laissĂ©e Ă l'Etat. C'est par la puissance associĂ©e Ă la peine de mort que nait nĂ©cessairement l'arbitraire: si le crime scandalise et frappe la raison, le crime Ă©tatisĂ© en fait de mĂªme...et il ne reste que les justificatifs que l'on a donnĂ© Ă cet acte pour amortir sa consĂ©quence malheureuse, socialement et Ă©thiquement parlant. A moins que l'on n'accorde qu'une valeur relative Ă la vie humaine, dans ce cas alors la mise Ă mort par l'Etat est acceptable (et c'est une position Ă part entière)...mais il n'y a qu'un pas entre la mise Ă mort acceptable et ritualisĂ©e et la mise Ă mort sous d'autres formes non acceptĂ©es.
La société se mutile quand elle refuse de considérer l'existence du mal et se convainc à ses dépends que le criminel n'existe pas, que c'est un gentil un peu égaré, qui n'a pas compris la beauté de tout ce qu'elle lui offre... Il est flagrant que le gauchiste parle habituellement des pires ordures, des hommes endurcis dans la barbarie, comme de grands enfants ayant besoin d'une petite séance d'éducation civique...
Une nouvelle fois absurde. Vous raisonnez comme si la sociĂ©tĂ© ne pouvait se protĂ©ger que par la mise Ă mort et comme si il existait des crimes inscrits gĂ©nĂ©tiquement, facilement dĂ©terminables et contre lesquels on pouyrrait pratiquer une neutralisation 'scientifique' et moralement acceptable; c'est une position eugĂ©niste dont, je pense, le dernier grand tenant Ă©tait Cesare Lombroso. Depuis la fin du 19ème siècle s'est dĂ©veloppĂ©e l'Ă©cole de la dĂ©fense sociale qui a, une nouvelle fois, grandement relativisĂ© l'utilitĂ© de la peine de mort pour la sociĂ©tĂ©: soit le criminel est un Ă©lĂ©ment rĂ©cupĂ©rable, amendable et ne prĂ©sente pas de danger intrinsèque de nature pathologique pour la collectivitĂ© et la peine de prison s'impose d'elle-mĂªme, soit on se trouve dans le cas d'un criminel prĂ©sentant une dangerositĂ© sociale Ă©levĂ©e de par une prĂ©disposition pathologique. A ce stade on pourrait avancer la peine de mort comme solution potentielle, c'est lĂ la solution eugĂ©niste classique. L'Ă©cole de la dĂ©fense sociale, tout en conservant cette rĂ©flexion sur le crime fondĂ©e sur le distingo "crime normal/pathologique", a prĂ©fĂ©rĂ© lui susbtituer la peine de sĂ»retĂ© Ă savoir l'internement dans des Ă©tablissements centrĂ©s sur la mise Ă l'Ă©cart et le traitement mĂ©dical et la mise Ă disposition de l'individu aux autoritĂ©s compĂ©tentes sans limite de temps quelconque. Soit le crime a Ă©tĂ© gĂ©nĂ©rĂ© par une combinaison X de facteurs et il est potentiellement amendable, soit le crime est gĂ©nĂ©rĂ© par une pathologie et il s'agit alors de protĂ©ger la sociĂ©tĂ© par la mise Ă l'Ă©cart et la curation. LĂ a Ă©tĂ© la grande avancĂ©e de l'Ecole de la dĂ©fense sociale: montrer que l'impĂ©ratif de protection de la sociĂ©tĂ© n'Ă©tait pas fondaementalement liĂ© Ă la peine de mort, cantonnant cette dernière Ă des arguments de nature strictement moraux et non plus utilitaires.
Ps: sur la forme, je constate que vos argumentaires se fondent désormais sur les néologismes enfantins, le sarcasme basique et avare de mots et les procès d'intention comme la dernière phrase citée l'illustre parfaitement (d'ailleurs pour le sport: trouvez moi un exemple concret dans mes posts de ce que vous avancez là , dans le cas contraire vous aurez fait une accusation non-fondée comme de nombreux cuistres le font sur ce forum): redéploiement stratégique ou appauvrissement de votre capacité d'argumentation Zdwarf?