Poufpouf
Poufpouf, tu as écrit : « … J'avais oublié les paras, autant que je me souvienne, volontaires pour cette arme ».
Assertion inexacte. Tout dépendait de la période concernée et des unités en cause.
Pour ce qui concerne les soldats professionnels, la question ne se posait pas. La Légion et ses Régiments Étrangers de Parachutistes ; les parachutistes des régiments para traditionnels qui s’étaient engagés dans un régiment para au-delà de la durée de leur service armé de conscrit, quelle que soit la nature du régiment dans lequel ils avaient accompli leur service classique obligatoire. Les paras d’unités très spécialisés, tels les para du 11° BPC, qui dépendaient non du Ministère de la Guerre, (aujourd’hui de la Défense) mais de la Présidence du Conseil (aujourd’hui du 1° Ministre). En fait, le 11° a été utilisé par nos dirigeants, politiques et militaires, comme un régiment « classique » de paras. Alors qu’ils s’agissait d’une unité de commandos, avec ses spécificités qui en auraient fait une arme exceptionnelle pour l’armée française. Mais c’est une autre histoire.
Mais il y avait aussi, selon les périodes, des conscrits envoyés d’office dans un régiment para. Ceux qui refusaient de sauter, ou refusaient l’activité para en général, c’est-à-dire l’effort physique et la ténacité dans l’accomplissement de la mission reçue, restaient dans le régiment, mais affectés aux riz-pain-sel de l’unité. Leur situation était très désagréable : ils vivaient dans la famille, mais n’en étaient pas vraiment. Soit ils quittaient leur unité d’affectation, et étaient affectés à un régiment de bifins.
Il y a donc eu, selon les époques, des paras volontaires et engagés en tant que tel, et des para conscrits qui n’ont pas choisi au départ, mais qui ont accepté de rester dans les paras.
Tu évoques :
- « …ceux qui ne souhaitaient pas partir en guerre et sont devenus fous ».
Dans tous les conflits, il y a gens qui ont du mal à se résoudre à utiliser des armes. Mais personne n’en devient fou. Au pire avec une toute petite minorité, les opposants désertent. Mais le plus souvent les désertions se produisent pour des questions politiques et pas parce que les intéressés en deviennent fous. Inciter à la désertion était la spécialité du Parti Communiste. L’on a tendance à oublier que sur les centaines de milliers de jeunes partis faire la « Guerre d’Algérie », les neuf dixièmes d’entre eux n’ont jamais tiré un coup de carabine contre un FLN. Ni même n’ont vu un FLN. Ce qui ne les empêche pas, chaque année, de commémorer religieusement en héros leur découverte du couscous. Les exactions qui se sont produites durant les évènements d’Algérie l’ont été dans des cadres précis, et très peu de nos soldats y ont participé. Tu prends n’importe quelle réunion d’Anciens d’Algérie ( ce ne sont pas les commémorations qui manquent), et la plupart du temps tu auras du mal à en trouver un qui a eu un véritable contact avec la guerre, en dehors des tours de garde.
D’ailleurs sur les 29 000 soldats de l’armée française morts durant les évènements d’Algérie, 27 000 sont morts dans des accidents de la route, en dehors de tout contexte militaire.