jipi Aucun problème avec les enfants alphabetisés antérieurement, c'est à dire ceux qui ont été scolarisés antérieurement. Je ne cache pas qu'avec les Roms Roumains, c'est costaud.
Il demeure néanmoins un problème, je l'accorde, car les enseignants ne sont pas formés pour accueillir ce type de public (remarquez, les enseignants n'aiment pas les formations puisque l'offre de formation est franchement ridicule, contrainte par les budgets, et phagocytée par les "feuilles de route" ministérielles qui ne répondent pas aux souhaits de formation) : non seulement la France est nulle dans l'enseignement des langues vivantes mais elle ignore que sa propre langue est une langue vivante: on enseigne le français pour des natifs exclusivement. L'effort à consentir est évidemment énorme : il s'agit d'enseigner la production et la réception orale comme la production et la réception écrite, et d'enseigner la langue de scolarisation. C'est très difficile.
Maintenant, j'aimerais qu'on cesse de dire des âneries et je vais rappeler ce qui me paraît être une évidence : non, tous les enfants qui ont franchi notre frontière ne sont pas tous des imbéciles décérébrés. On leur en demande plus, ça c'est un état de fait. Vous ignorez leur mérite. Parmi eux, on trouve la même proportion de jeunes brillants que celle que j'ai pu lire ici ou là. En bref, ce sont des enfants et je ne vois pas du tout où est le problème dans le fait qu'ils pratiquent leur langue maternelle de manière correcte.
Je finirai sur ce point: pour obtenir un enseignement en langue d'origine correct, il faut pouvoir contrôler qui l'enseigne. Or, moins on l'enseigne officiellement, et moins on trouve d'enseignants aptes à l'enseigner. CQFD.
L'enseignement de la langue arabe est méprisé. C'est un véritable problème, c'est même un danger. Il faut une bonne fois pour toutes s'emparer de cet enseignement. Parler à moitié une langue sans avoir l'occasion de la lire en dehors du Coran, ça me pose un sérieux problème : si on appauvrit cette langue et si on la cantonne à la religion, on devient complice de l'obscurantisme.