"Le Voile", un poème terrifiant de Victor Hugo (1829)
Victor Hugo était un visionnaire! Il avait compris la nature de l'Islam déjà à son époque.Triste de constater que deux siècles plus tard tellement de gens en Occident n'ont -eux- rien compris.
Toujours d'actualité hélas, ce poème de Victor Hugo publié en 1829 dans son recueil "Les Orientales", nous raconte le dialogue entre une jeune fille dont le voile s'est ouvert un instant en revenant du bain, et ses quatre frères qui la poignardent pour ce "crime" :
Le Voile
La soeur
Qu'avez-vous, qu'avez-vous, mes frères ?
Vous baissez des fronts soucieux.
Comme des lampes funéraires,
Vos regards brillent dans vos yeux.
Vos ceintures sont déchirées.
Déjà trois fois, hors de l'étui,
Sous vos doigts, à demi tirées,
Les lames des poignards ont lui.
Le frère ainé
N'avez vous pas levé votre voile aujourdh'ui ?
La soeur
Je revenais du bain, mes frères,
Seigneurs, du bain je revenais,
Cachée aux regards téméraires
Des giaours* et des albanais.
En passant près de la mosquée
Dans mon palanquin recouvert,
L'air de midi m'a suffoquée :
Mon voile un instant s'est ouvert
Le second frère
Un homme alors passait ? Un homme en caftan vert ?
La soeur :
Oui… peut-être… mais son audace
N'a point vu mes traits dévoilés…
Mais vous vous parlez à voix basse,
A voix basse vous vous parlez.
Vous faut-il du sang ? Sur votre âme,
Mes frères, il n'a pu me voir.
Grâce ! tuerez-vous une femme,
Faible et nue en votre pouvoir ?
Le troisième frère
Le soleil était rouge à son coucher ce soir.
La soeur
Grâce ! qu'ai-je fait ? Grâce ! grâce !
Dieu ! quatre poignards dans mon flanc !
Ah ! par vos genoux que j'embrasse…
O mon voile ! ô mon voile blanc !
Ne fuyez pas mes mains qui saignent,
Mes frères, soutenez mes pas !
Car sur mes regards qui s'éteignent
S'étend un voile de trépas.
Le quatrième frère
C'en est un que du moins tu ne lèveras pas !
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