Si Aristote ne parle pas d'économie au sens contemporain du terme c'est pour une bonne raison : ce n'est pas une discipline à proprement parler mais un aspect de la réflexion philosophique, politique et éthique. Ce qu'il appelle "économie" dans ses travaux c'est littéralement bien gérer sa maison, en passant par les relations avec bobonne et ainsi de suite.
Les arts créatifs et les sports sont éminemment dispensables dans l'instruction primaire et secondaire. Ce ne sont que des loisirs que l'on a introduit très tardivement dans l'école pour la gauchir, donc évidemment ça donne de bonnes notes aux élèves et ça les divertit mais dans le même temps ils ne sont plus foutus d'écrire deux pages sans faute de français à la fac.Aristote a parfaitement raison : c'est la gestion du foyer,de la "maison" (oikos) et cela n'a jamais été autre chose.
Il donne quand même une extension plus large (mais de la même chose, hein) sous le terme de "chrématistique" - art d'acquérir des richesses et, les ayant acquises, les gérer et administrer - qui conviendrait mieux à ce que nous appelons maintenant "économie". Mais de toute manière, il s'agit d'un pseudo-art, servile , et qui n'a aucun caractère d'éminence et ne mérite pas de consitituer l'éducation d'un homme libre.
Au demeurant, si ce n'est pas, en effet, une discipline proprement dite, c'est parce que le chef de famille ne l'est pas en vertu d'une science, mais qu'il l'est simplement (kata physin : par nature). Il n'y a rien à apprendre pour être maître, il suffit de l'être.
Pour ce qui est de l'enseignement de l'économie, prétendu indispensable, cela n'a que le sens suivant, à mes yeux : soumission à l'autocratie du Capital, au nom de la scientificité.
Nécessité de le commencer le plus tôt possible, et non pas, comme on le fait pour la philo, par exemple, en attendant que l'enfant ait acquis une certaine maturité (ou au moins la plus grande possible : en terminale) ? Je ne l'explique pas autrement que comme une volonté d'endoctriner, d'enrégimenter, de mystifier.
Apprendre l'économie aux enfants relève de la même nécessité que celle qui commandait aux dames patronesses d'apprendre la couture à la jeune mariée, etc.
Même sentiment pour l'informatique et quelques autres "utilités" du même genre.
L'argument du "loisir" ne me convainc pas. L'école est une activité de loisir (skolè, en grec).