Le pauvre hans en est encore à croire qu'une espèce se definit par une descendance fertile.
C'est l'un des critère pour définir une espèce même si ce n'est pas le seul! ...
Le problème se complique du fait que le critère d’interfécondité présente ou absente, n'est pas toujours applicable de façon tranchée : des populations A1 et A2, A2 et A3 … An-1 et An peuvent être interfécondes, alors que les populations A1 et An ne le sont pas. C'est le cas, par exemple, des populations de goélands réparties autour du globe (rapporté par Konrad Lorenz). On parle alors d'espèce en anneau (cf. variation clinale). La notion d’espèce se dissout alors dans une sorte de flou.
L’interfécondité ne permet donc pas de dire qu’il s’agit de mêmes espèces tandis que la non-interfécondité suffit à dire qu’il s’agit d’espèces différentes. Cette non-interfécondité doit être recherchée aussi et surtout dans les descendants : chevaux et ânes sont interféconds mais leurs hybrides (mulet, bardot) le sont rarement. Les deux populations forment donc des espèces différentes.
De même, certaines races de chiens (anciennement Canis familiaris) s’hybrident sans problème — et ont une descendance féconde — avec des loups communs (Canis lupus), tandis que leur hybridation avec d’autres races de leur propre espèce Canis familiaris reste bien problématique - dans le cas par exemple d’une femelle Chihuahua et d’un mâle Saint-Bernard
Il faut bien se rendre compte que la notion d'espèce est assez floue y compris pour les biologistes... d'ailleurs de nombreuses espèces sont devenues par la suite des sous-espèces et inversement.
Et encore cette notion de descendance fertile n'est commode que pour des organismes sexués... un organisme asexué pose bien entendu problème à ce niveau.
Pour les organismes asexués et pour pas mal d'organismes sexués dont les mœurs étaient inconnus on s'est longtemps référé au seul aspect morphologique.
Maintenant je pense pouvoir dire que de plus en plus on va se référer à la génétique afin d'avoir un critère commun entre espèces sexuées et asexuées. Bien entendu le caractère basé sur la différence génétique entre deux populations distinctes est à la base arbitraire et est en quelque sorte "étalonné" sur un groupe qu'on a qualifié d'espèces différentes.
C'est d'ailleurs sur base de ces nouvelles caractéristiques génétiques que beaucoup de scientifiques s'accordent pour dire que le chimpanzé serait à inclure dans le genre Homo (on parle pas d'espèces mais de genre ici suivez bien)... alors qu'il en était exclu de part des caractéristiques morphologiques. Bien entendu, alors que pour tout autre taxon ça pourrait se faire, les problématiques religieuses qui pourrait en découler empêchent d'éventuellement aller dans ce sens.