Réponse intéressante MAIS vous faites une erreur.
L'Espagne n'applique pas la loi salique.
Philippe V est arrivé sur le trône désigné par son grand oncle le roi d'Espagne, alors que c'est sa mère qui était espagnole.
Et n'oublions pas la querelle carliste. En fait la loi salique n'a été imposée que de Philippe V jusqu'au décret de 1830.
On était plutôt dans ce qui serait une primogéniture semi-salique, d'abord les hommes, et faute d'héritier mâle on remonte ensuite par les femmes jusqu'à en trouver un. C'est un peu sur ce système de règle successorale que le roi Edouard III d'Angleterre a revendiqué la trône de France après la mort des premiers capétiens et déclenché ainsi la guerre de cent ans.
En 1830 Ferdinand VII rompt avec la loi salique imposée par Philippe V et désigne sa fille pour lui succéder.
Si l'on se réfère aux anciennes lois, le roi d'Espagne devrait être effectivement notre Louis XX. SAUF......que son grand père a renoncé au trône d'Espagne, et que dans les lois fondamentales du royaume d'Espagne il n'est pas dit que le roi d'Espagne ne peut abdiquer ou renoncer au trône, un exemple : Charles Ier d'Espagne (mieux connu sous le nom de Charles Quint) abdiqua en faveur de son fils.
Ce sont deux royaumes différents avec des lois fondamentales différentes.
Quant à Utrecht....je vais citer ce que j'ai écris sur mon forum ça me prendra moins de temps, je reviens et j'édite.
Voici ce que j'ai écris sur mon forum pour expliquer pourquoi je suis légitimiste plutôt qu'orléaniste. Vous y trouverez ma réponse au traité d'Utrecht.
A la vérité les prétentions orléanistes se fondent sur le traité d'Utrecht, par lequel Philippe V d'Espagne, petit fils de Louis XIV et ancêtre direct de notre roy Louis XX, renonce au trône de France.
Selon le traité en effet, les couronnes d'Espagne et de France, ne doivent jamais être réunies, ce qui arriverai en cas de manque d'héritier de la part des Bourbons de France, faisant de Philippe ou de ses descendants, les ainés de la maison de Bourbon.
Pire encore, dans ce traité, dans l'article VI Philippe énonce clairement cette renonciation pour lui et ses descendants, déclarant même que la couronne de France devait être transmise à son frère puiné le duc de Berry et à ses descendants, comme si Philippe et ses descendants n'étaient jamais nés, et qu'au cas où il arriverai que le duc de Berry n'ai plus de descendance, ce qui arriva, la couronne de France, passerai automatiquement entre les mains de son oncle, le duc d'Orléans, et de ses descendants.
Les prétentions orléanistes, se basent donc sur deux "légitimités" :
1 - le fait qu'ils furent les derniers à régner avant Louis-Napoléon Bonaparte
2 - qu'en cas de manque d'héritiers, la succession au trône, selon l'ordre de la primogéniture salique, conforme aux lois fondamentales du royaume, et en vertu du traité d'Utrecht devait passer au duc d'Orléans, (Philippe d'Orléans (1674-1723)), dont ils sont les descendants.
Leurs droits, peuvent être considérés, par certains, comme légitimes, car ils ont de solides arguments.
Mais à cela j'oppose deux arguments moi aussi.
Le premier c'est que le traité d'Utrecht fut signé pour éviter que les couronnes d'Espagne et de France soient unies.
Or, Henri VI de France, le fils du roi Alphonse XIII d'Espagne a renoncé pour lui et sa descendance au trône d'Espagne. Il n'existe pas, à ma connaissance, de loi fondamentale du royaume d'Espagne, concernant l'indisponibilité de la couronne d'Espagne, comme c'est le cas en France. Ainsi Jacques-Henri de Bourbon, notre Henri VI, pouvait-il renoncer au trône d'Espagne, comme le fit en 1724, Philippe V d'Espagne en faveur de son fils, avant de reprendre la couronne à la mort de celui-ci, au lieu de la laisser à un autre de ses fils.
Cette renonciation, permet donc aux fondamentaux du traité d'Utrecht, empêcher l'union des royaumes de France et d'Espagne, d'être respectés.
Le deuxième concerne justement les lois fondamentales du royaume de France, et cette fameuse indisponibilité de la couronne.
En vertu de ces lois fondamentales, Philippe V, ne pouvait renoncer pour lui et sa descendance au trône de France, comme il pouvait le faire pour l'Espagne.
Ce faisant par l’hérédité, la primogéniture, la masculinité, la collatéralité masculine l'indisponibilité, bref par les règles de dévolution de la couronne, il ne peut être, ni par lui, ni par quiconque, être écarté de l'ordre de succession de la couronne, ni lui, ni ses descendants, et Louis XX est donc, légitimement, le premier dans cet ordre de succession, et donc le roi légitime.
Enfin s'il fallait un troisième argument, je dirai que quiconque se rend coupable de régicide, s'exclut lui et toute sa descendance d'hériter de quelque manière que ce soit, du trône de France, c'est le cas pour tous les conventionnels qui ont voté la mort du roi Louis XVI, parmi lesquels, Philippe Egalité, duc d'Orléans. Et on pourrait dire la même chose pour quiconque renverse un monarque en place, or Louis-Philippe est monté sur le trône après un coup d'Etat qui renversa Charles X en 1830.
J'ajoute à cela qu'en 1873, alors que la restauration était sérieusement envisagée, Philippe d'Orléans, comte de Paris et prétendant orléaniste au trône, reconnu Henri V comme le « représentant du principe monarchique de la France ».
Peut-il y avoir une alliance entre légitimistes et orléanistes?
Souvenons nous de la chute de Napoléon III, et de la chance ratée de restaurer la monarchie.
J'entends souvent des monarchistes ici et là réclamer l'union des deux familles sous une même bannière. Mais soyons honnêtes, jamais les Orléans, dignes descendants de Philippe Egalité, ne seront prêts à reconnaitre les droits de Louis XX sur le trône.
Ne serait-ce déjà que parce qu'ils se considèrent plus légitimes que lui à monter sur le trône, mais également parce que politiquement deux conceptions de la monarchie s'opposent.
L'Orléanisme, c'est Charles Maurras, c'est l'Action Française, c'est une droite réactionnaire, qui nous parle de Christianophobie, quand elle même pratique, l'islamophobie. C'est une défense acharnée d'une France Catholique et Traditionaliste. C'est leur droit et on peut même trouver cela louable, tant que l'on ne donne pas dans l'intégrisme. C'est une reprise récurrente des idées du Front National, et après tout pourquoi pas, ils disent souvent des choses très justes, mais il ne faut pas reprendre les discours intolérants de ce mouvement, sur l'homosexualité et les étrangers.
L'Orléanisme est un monarchisme qui n'est plus en phase avec son temps, en restant sur des idées traditionalistes, qui font peur à l'électorat, il gagne une formidable force vive et dynamique, parmi une jeunesse motivée et prête à en découdre, mais se coupe de l'électorat de base, et éloigne le peuple français de l'idée même d'une restauration en lui faisant peur.
De leur coté les légitimistes sont pour certains, encore plus traditionalistes, je viens d'ailleurs de me faire bannir d'un groupe légitimiste sur facebook pour avoir osé utiliser ma liberté d'expression pour dénoncer le soutien à un certain intégrisme religieux, et une alliance avec l'Action Française et l'extrême droite, tandis que d'autres, beaucoup plus contemporains, prônent une monarchie moderne, et une démocratie reconstruite tout en donnant un véritable rôle au roi.
Je pense que malgré ces différences, un point nous unit tous, l'antiparlementarisme, déçus par la démocratie telle quelle est vécue maintenant, nous aspirons à retour de la monarchie pour unir le peuple derrière son roi, et à une démocratie révisée pour en avoir les bienfaits sans en subir les inconvénients, une démocratie véritable basée sur une alliance entre le peuple et son roi, débarrassés du poids des partis politiques.
C'est autour de la justice sociale et de l'antiparlementarisme, de la critique du système républicain actuel qui se moque de l'expression de la souveraineté du peuple et des désirs de celui-ci, qu'une alliance pourrait se faire, mais tout discours basé sur ce qui pourrait être vu par l'électorat comme de l'intolérance vis à vis des origines ethniques, des opinions religieuses, ou de l'orientation sexuelle des gens, n'est qu'un boulet de plus à nos pieds, un boulet de trop quand l'éducation nationale apprend à haïr la monarchie en la décrivant comme le pouvoir aux tyrans, et un anachronisme intolérant et criminel.
Alors seulement on pourra envisager une conquête du pouvoir ensemble. Et je pense que dans une société, moderne, tolérante, et où les hommes de pouvoir sont tellement peopolisés Louis XX partira avec une belle avance dans le cœur des Français.