Comme elle déforme plutôt qu'elle ne forme ses élèves en enseignant l'éloquence à partir de ce qu'elle considère être des fadaises. Vous enseignez alors que l'éloquence est un moyen pour persuader, pour emporter la victoire, avoir raison : qu'elle ne doit pas forcément servir la vérité. Vous enseignez même qu'en étant un peu éloquent, on peut faire croire n'importe quoi à n'importe qui ; une vérité certes, mais qu'il vaut mieux éviter d'enseigner : il ne me semble pas que le but de l'instruction soit de rendre l'élève amoral, d'en faire un homme injuste.
L'élève ne fait jamais que lui demander : est-ce vrai ? Sinon, pourquoi enseignez-vous l'erreur ? Il est simplement interloqué, choqué ! Réponse : chacun est libre d'être un imbécile ; on doit retenir l'efficacité du moyen, en l'occurrence l'éloquence. C'est presque un cours de communication, donné à partir des lettres. Bernays, lui-même, aurait applaudi.
On évitera l'autre remarque possible : enseigner les Saintes Ecritures, lorsque l'on n'y connaît rien, et que l'on n'y comprend rien en conséquence.