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Il convient au préalable de se mettre d’accord sur le sens des mots que l’on utilise, et des notions élémentaires que l’on manipule. Et la foi est une notion qui n’a pas lieu d’exister dès que l’on parle d’Histoire et d’historicité. Sur le plan historique, la réalité de l’existence passée d’une personne est relativement simple à établir. Mais il est tout aussi simple de prouver qu’il n’a pas existé sur le plan historique. Au-delà c’est une histoire de foi, mais comme déjà dit plus haut, la foi n’a rien à voir avec l’Histoire et avec l’historicité d’un fait.
Ou alors il faudrait inventer une nouvelle syntaxe dans laquelle les mots et les idées auraient des nouveaux sens différents que ceux que promeuvent les linguistes et les historiens. Il a déjà été traité ici de ce sujet il y a quelques temps. Mais, avec mes excuses préalables à quiconque pourrait se sentir concerné, la majorité des intervenants de l’époque semblaient ne pas avoir, et de loin, les capacités cognitives de ceux de cette année. Le forum s’est bonifié avec le temps. Il semble manifeste que le niveau général du forum se soit nettement amélioré. Acceptons-en l’augure.
Qu’est-ce qui fait sur le plan historique qu’un personnage ait existé ou non ? L’existence d’un témoignage authentique datant de la même époque que celle où l’on place la vie de l’individu dont on recherche l’historicité.
Qu’est-ce qui est une preuve authentique sur le plan historique ? La mention du nom de l’individu sur un document authentique. Document de n’importe quelle nature. Sur un écrit, par exemple, citant son nom et datant réellement de l’époque concernée. Et si c’est un écrit, que l’on ait la certitude qu’il n’est pas apocryphe. Sur un monument, sur une tombe, sur une fresque, sur une statue. Ou gravé sur n’importe quel support, si l’on a la certitude que la gravure a bien été faite à l’époque en cause. En somme que son nom soit retrouvé sur un support authentique, daté de l’époque concernée.
Les techniques scientifiques de plus en plus précises et nombreuses, qui s’affinent en permanence, permettent dans la plupart des cas des prouver l’âge de fabrication d’un objet, ou l’époque à laquelle une gravure a été réalisée. La recension permet généralement de remonter à l’origine d’un document. Ou de montrer à quel moment l’on a fait évoluer le contenu de ce document. Et les techniques informatiques permettent maintenant de voir si un document est l’œuvre d’un seul auteur, ou est un ouvrage auquel plusieurs auteurs ont participé. Ou si deux ou plusieurs documents écrits sont de la même main, et donc d’un même auteur.
Si Julien l’Apostat, par ailleurs neveu de Constantin, cet empereur qui sous le pression de sa femme Hélène adepte du christianisme a permis au christianisme sa percée et son lancement, mais qui répudia le christianisme vers 360 et quelques s’il m’en souvient, d’où le surnom de l’Apostat que lui donnèrent les chrétiens, est un personnage historique, ce n’est pas par hasard. C’est que comme tout empereur romain qui se respecte il a laissé des statues à son effigie, des écrits de sa main, nombre de témoignages écrits de ses contemporains qui parlent de lui et des rencontres de ces contemporains avec Julien. Tout cela est la preuve de l’historicité réelle de Julien l’Apostat.
Juste une petite digression en rab. Hélène n’a pas été convertie au christianisme, puisqu’elle n’avait pas de religion avant ses copines du christianisme. Elle avait adopté le christianisme. Les religions polythéistes romaines, toutes, acceptaient tous ceux qui le souhaitaient, sauf les femmes et les esclaves. Aucune religion pratiquée à Rome, même les plus folkloriques, ne les acceptaient. Il convient de se souvenir que les femmes n’existaient pas à Rome sur le plan social. Elles n’avaient pas même un nom propre, et portaient le nom de leur père. Et les chrétiens soucieux de ratisser large, avaient fait savoir qu’ils recevaient volontiers les femmes et les esclaves.
À Rome chaque personne, quel que soit son statut social avait le droit de pratiquer la religion de son choix. Sauf durant quelques années ou Justin répudia le christianisme. Mais comme il est mort peu après, les chrétiens reprirent aussitôt du poil de la bête. Et les légions qui depuis Constantin, et sur ses ordres, permettaient aux chrétiens de les suivre à travers l’Europe et de s’installer partout sous la protection des aigles romaines, revinrent à la prééminence religieuse des chrétiens qui contribuaient à maintenir la tranquillité sociale. Et la tranquillité des esclaves sur lesquels était basé la productivité romaine. Au moins jusqu’à la fin du IV° siècle. Après, l’agonie de Rome causa le bordel durant des siècles.
Mais durant le IV° siècle, les premiers chrétiens, jusque vers la fin du siècle, étaient soit des femmes, soit des esclaves. Calcul d’une suprême intelligence. C’est par ce biais des femmes que les chrétiens attirèrent Hélène et organisèrent avec elle l’interdiction de tous les cultes polythéistes dans l’Empire, et la saisie des biens de ces organisations religieuses polythéistes. C’est avec leur argent que Constantin paya la nouvelle capitale qu’il fit construire à Constantinople. Et les chrétiens y gagnèrent d’être désignés seule église autorisée par Rome en Europe.
Ce qui précède, c’est le tableau de fond. Mais quid de l’historicité du Christ ? Mon post est déjà trop long. Mais je suis prêt à continuer l’Histoire si quelqu’un le souhaite.