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On dit couramment que le climat s'est réchauffé de 1°C en 100 ans. Je me demande dans quelle mesure sont faussées les analyses des relevés météorologiques, étant donné que les parcs météorologiques qui ont de longues séries de données, sont installés dans des zones dont le climat local s'est réchauffé. Je pense par exemple, à l'observatoire de Montsouris (îlot urbain plus grand et mieux chauffé qu'en 1900, y compris par le trafic automobile). De nombreux parcs météorologiques sont situés dans les aéroports, en bordure de piste, alors que le trafic aérien a considérablement augmenté (pleins gaz au décollage).
En 1870, le ministre de lʼInstruction publique, Victor Duruy, suggère la création dʼun observatoire spécialisé en dehors de Paris. La ville de Paris achète au baron Jules de Lesseps le palais du Bardo dans le parc de Montsouris, qui devient une succursale de l'Observatoire avant dʼêtre dévolu à la ville de Paris.
http://expositions.obspm.fr/leverrier/L ... ouris.html Il y a belle lurette que cet observatoire n'est plus en dehors de Paris !
"Le microclimat transporte Paris à la latitude de Toulouse. Une étude inventorie les changements de climat produits par un siècle d'urbanisation en Ile-de-France..".
Ca chauffe à Paris. En un siècle, l'urbanisation bouillonnante du Bassin parisien a fait monter la température de son centre de quatre degrés. Abonnée jusqu'alors au régime océanique tempéré par son éloignement de la mer, la capitale a développé un microclimat original. « C'est comme si Paris avait été transporté à Toulouse, soit un gain de six degrés de latitude vers le sud », explique Gisèle Escourrou. Professeur de climatologie à la Sorbonne, elle vient de publier, via l'Institut d'aménagement et d'urbanisme de la région Ile-de-France (Iaurif), une étude qui mesure l'évolution du temps francilien à partir de plusieurs milliers de relevés météo (lire Libération du 9 mars 1995).
Surprise, il fait plus chaud à Paris qu'à Bordeaux pendant la moitié de l'année. Mieux: « La température moyenne du centre de Paris est sensiblement la même que celle de Toulouse », note Gisèle Escourrou. Il en est ainsi de toute les métropoles développées. A partir d'un million d'habitants, l'énergie qu'elles produisent modifie leur climat. Voitures, chauffage, éclairage ont créé « un îlot de chaleur » qui « ne cesse de croître tant en superficie qu'en intensité ». Surtout la nuit, quand ressort la chaleur diurne emmagasinée dans les maisons, « alors que pendant la journée, une partie de la radiation solaire n'atteint plus le sol en raison du filtre des petites particules de la pollution », explique Gisèle Escourrou.
Si les nuits parisiennes sont de plus en plus chaudes, « l'air se refroidit à mesure que l'on s'éloigne du centre », selon la climatologue: « Entre Paris et la grande couronne, on note des écarts de température de 4 à 6° sous anticyclone. » Le thermomètre chute d'un degré entre le secteur de l'église de Saint-Philippe-du-Roule (VIIIe arrondissement), avec ses rues étroites et hautes, où se situe le pôle le plus chaud, et le quartier de la tour Saint-Jacques (IVe), lui-même plus chaud d'un degré que le secteur du parc Montsouris (sur les bords du XIVe). Plus loin, le Bourget (Seine-Saint-Denis) perd un degré.
Depuis 1974, des étudiants du centre de climatologie et d'hydrologie de la Sorbonne ont pris la température de la capitale en des endroits précis. A conditions météo égales, les différences obtenues révèlent l'impact de la topographie de la ville sur le climat. Ainsi les rues étroites sont plus chaudes que les grandes avenues: un degré de plus rue Saint-Jacques par rapport au boulevard Saint-Michel, parallèle et tout proche.
Ce dôme de chaleur qui flotte au-dessus de la capitale a par ailleurs modifié les pluies, les orages et les brouillards. L'hiver, il agit comme un mini-anticyclone: les petites pluies, produites par des masses d'air stables, le contournent par le nord et le sud. L'été, l'îlot de chaleur urbain se cogne aux masses d'air fraîches. Les orages sont plus violents. Venus du sud et du sud-est, ils arrosent donc en priorité le XIXe, le XXe et les banlieues nord et est (Seine-Saint-Denis et Val-de-Marne).
En toute saison, l'écoulement des pluies sur l'asphalte et vers les égouts avant toute évaporation contribue a diminuer le taux d'humidité de l'air. En résumé, il pleut moins et plus dru à Paris qu'au début du siècle. Au final, le bilan des précipitations l'un des plus bas de France, place Paris juste après la Beauce et le Languedoc, les deux régions les plus sèches. « En volume, il pleut moins à Paris qu'à Nice, ce qui ne veut pas dire qu'il y fasse plus beau: les averses parisiennes tombent pendant des heures », précise Gisèle Escourrou. La chaleur croissante des nuits parisiennes a enfin réduit par dix le nombre de jours de brouillards depuis cinquante ans. L'humidité est trop faible pour qu'il y ait une condensation de vapeur d'eau. Malgré la pollution, il y a seulement dix jours de « fog » par an à Paris. Les polluants liés au trafic automobile restent donc en suspension dans l'air, mais pas sous forme de brouillard. « S'il n'y avait la pollution, le microclimat parisien, sans forte amplitude thermique, serait meilleur pour la santé que celui de la campagne », conclut la dame des climats. Mais on sait depuis belle lurette qu'avec des « si » on mettrait Paris en bouteille.
http://www.liberation.fr/metro/01011527 ... -de-france
"Coupable, le microclimat des villes.".
http://www.lepoint.fr/actualites-societ ... 20/0/88861
L'urbanisation intense modifie le climat localement et la pollution atmosphérique est cause d'une perte de 15 à 20 % du rayonnement solaire global. L’écart de chaleur entre la campagne proche de Paris et le centre est de 2,5°C en moyenne annuelle. Il peut atteindre environ 8°C au lever du soleil dans le cas d’un vent faible et d’une nuit sans nuage. L’écart se fait sentir davantage la nuit que la journée, ce phénomène est lié aux surfaces bétonnées qui accumulent la chaleur du jour et surtout le vent qui souffle moins la nuit. La chaleur des habitations, la circulation automobile entre autres, sont des conséquences de l’îlot de chaleur.
De 30 à 40 km du centre le nombre de jours de gelée par an est supérieur à 40 alors qu’il est de 15 à la Tour-St-Jacques (centre de Paris). A distance égale du centre de la capitale on y observe moins de jours de brouillard à l’est qu’à l’ouest, car les vents dominants sont d’ouest. Si la capitale compte en moyenne 6 jours de brouillard par an sur la période 1992-2001, la ligne des vingt jours de brouillard coupe le département du Val-de-Marne en deux, laissant Créteil au-dessus de cette ligne et Orly (23) en dessous.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Climat_du_Val-de-Marne