La taxe pas assez rentable ou les industriels à ne pas fâcher ?
Mais pour la santé alors...
Comment la taxe visant le jambon aux nitrites a été retoquée
C'est un coup de pression comme seuls les lobbies de l'agroalimentaire sont capables. Mercredi soir, à la veille du vote à l'Assemblée nationale d'un amendement concernant la taxation de la charcuterie contenant des sels nitrités, dans le cadre du projet du budget de la Sécu, les députés ont tous reçu un mail de la Fict, la Fédération française des industriels charcutiers et traiteurs. Le courrier électronique leur intimait de ne pas voter le texte, pourtant validé en commission des Affaires sociales.
Malgré un feu vert en commission des Affaires sociales, l'amendement concernant la taxation de la charcuterie contenant des sels nitrités a été retoqué jeudi soir dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale. Le principe d'une nouvelle taxe mais aussi - et surtout - le poids des lobbies industriels ont joué contre le texte.
Agnès Buzyn assume son opposition à une taxe aux effets "imperceptibles"
Le gouvernement s'est en effet fermement opposé à l'amendement de Richard Ramos. La ministre de la Santé Agnès Buzyn a expliqué sa position dans l'Hémicycle. Elle avance deux arguments :
Selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments, "il n'y aurait pas de lien entre l'ingestion de nitrates et la survenue de la plupart des cancers" et "d'un point de vue scientifique, le temps est encore à la recherche".
L'effet de la taxe "serait imperceptible", ne modifiant pas le comportement des consommateurs.
Sur ce deuxième point, Agnès Buzyn souhaite surtout éviter la création d'"une nouvelle petite taxe" alors que le gouvernement s'est engagé à réduire les taxes à faible rendement. Un an après le début de la mobilisation des Gilets jaunes, l'exécutif cherche à montrer qu'il baisse la pression fiscale sur les consommateurs.