Lelien : vous ne rebondisseez que sur le terme économiste, j'ai pourtant mis juste après "juriste" comme Etienne Chouard, et je n'ai pas fait l'inventaire de tous les spécialistes qui ont détruit point par point son argumentaire et qu'il n'a jamais contredit !
Ensuite, si dans un troupeau de beaux parleurs et de d'incompétents vous mettez une personne super intelligente, compétente et charismatique, qui va être élu ? le beau parleur démagogique car c'est le peuple qui vote comme ça actuellement... Les partis ont bien raison de mettre leurs plus beaux oiseaux aux élections et, ensuite, de gouverner avec les ministres compétents (même si dans le cas de Sarkozy, cela n'a pas été très évident, j'en conviens).
Ensuite, avec votre système de tirage au sort, si vous le couplez à une élection, vous aurez les mêmes risques de beaux parleurs et d'incompétents démagogiques (comme je vous l'ai dit jsute avant) mais en plus parmi des gens qui n'ont aucune expérience de la gestion collective ni aucune idée de ce que cela peut vouloir dire de discuter avec des représentants du peuple qui n'ont pas la même vision que vous... On ne gagne pas en compétence et on perd en expérience !
Pour Zobbz, la démocratie c'est le peuple dans son ensemble qui gouverne, ça ne veut pas dire que chaque individu se mêle de tout et que par conséquent on prend la majorité des voix sur chaque sujet. Ce n'est pas parce que les régimes démocratiques actuels fonctionnent sur ce principe de dictature de la majorité, voire même de la majorité relative, que c'est la démocratie.
La démocratie c'est tout le monde gouverne et donc, comme lorsqu'on est dans un projet, tout le monde participe au projet, s'intéresse à fond aux parties qui le concernent et sur lesquelles il souhaite bosser tout en espérant que les autres acteurs du projet bosseront au moins aussi bien que lui sur les autres parties sans lesquelles le projet ne peut pas fonctionner.
Ainsi, on délègue toujours ne partie de la gestion de la cité aux autres, mais dans la confiance et l'auto-déclaration de compétence. L'observation des résultats obtenus suffit pour motiver l'action de chacun, la reconnaissance sociale de chacun, à son niveau, selon ses compétences...
Ce n'est pas applicable aujourd'hui, soyons clairs, mais c'est la démocratie.
En revanche, nous pouvons faire évoluer nos systèmes démocratique vers plus de démocratie en faisant en sorte qu'ils restent gouvernables et gérables. Par exemple :
Il faudrait affiner le précédent scrutin régional pour appliquer le même mode de scrutin aux législatives (par région), aux régionales et aux municipales.
Conserver un scrutin proportionnel complet pour les européennes (puisqu'il n'y a pas de majorité à dégager dans notre seul pays).
Supprimer les cantons au profit de l'agglomération urbaine (représentants issus des municipales au suffrage indirect comme actuellement).
Passer l'élection du président de la république en "jugement majoritaire" en conservant le président de tous les français "au dessus des partis" pour 6 ans, autant de fois que le peuple le souhaite, comme pour les législatives.
Envisager un président d'agglomération urbaine (super maire) élu au suffrage universel par "jugement majoritaire", au dessus des partis, pour 6 ans, autant de fois que le peuple le souhaite.
Le Sénat est désigné par suffrage indirect, y compris par les présidents d'agglomération urbaine, et renouvellé par quart tous les deux ans.
L'assemblée nationale serait à renouveller par moitié tous les 3 ans (mandat de 6 ans, comme le président). Attention, le mode de scrutin ayant changé pour les députés et le président, nous ne sommes plus dans un monde binaire avec une assemblée qui bascule un coup à gauche, un coup à droite entre deux élections présidentielles, une sorte de cohabitation n'aurait pas le même sens ni la même application.
Conserver dans les grandes lignes le pouvoir exécutif du président. Augmenter le pouvoir de contrôle des députés sur le gouvernement, diminuer les possibilités de passage en force du gouvernement.
Conserver le droit de vote comme non obligatoire.
Conserver le vote blanc et les nuls comme non exprimés, mais bien différencier le comptage des deux.
Enfin, ce que vous appelez "combines", moi j'appelle cela "le vivre ensemble" : l'obligation de négocier, de discuter pour gouverner ensemble avec une plus large majorité, sans écraser les partis minoritaires.
Imaginons par exemple 2002 dans un contexte de négociations entre partis plutôt que dans un contexte de dictature de la majorité relative : Chirac aurait constitué un gouvernement d'union nationale entre les deux tours pour faire barrage au FN en englobant les 80% du peuple français choqué par la présence de Le Pen au 2nd tour et en créant une dynamique surfant sur la croissance et la confiance des ménages présente lors du gouvernement Jospin. A côté de cela on a eu un président élu à 82% qui a imposé un Etat UMP écrasant et tout puissant, comme le lui permettait les institutions.
En 2007, Sarkozy fait un beau score face à Royal, il écarte au 2nd tour Bayrou et pourtant, il tente le gouvernement d'entente nationale avec son ouverture... C'était une manoeuvre politicienne, mais sur le papier c'était le programme de Bayrou et les institutions ne lui imposait absolument pas de faire cela.
Cela ne fait pas non plus de Sarkozy le plus grand démocrate qu'ait eu La France...