: oui pas d'aggravation apparemment seul la radioactivité sur Tokyo a augmenté (malgré des vents favorables...) et commence à devenir inquiétant.
17h06: Radioactivité inquiétante à Tokyo
Des mesures partielles réalisées par un laboratoire japonais sur la radioactivité à Tokyo donnent des "résultats inquiétants", s'est alarmée jeudi la Commission de Recherche et d'Information indépendantes sur la Radioactivité (Criirad). En moyenne sur 42 heures, l'activité de l'iode 131 s'élève à 14,9 becquerel par mètre cube (Bq/m3), celle de l'iode 132 à 14,5 Bq/m3, celle du césium 134 à 3,4 Bq/m3 et celle du césium 137 à 3,2 Bq/m3, énumère la Criirad, qui affirme que l'air "contient nécessairement" d'autres particules radioactives. "En situation normale, le seul radionucléide que l'on s'attend à mesurer dans l'atmosphère est le césium 137", en raison d'une contamination résiduelle après la catastrophe de Tchernobyl, mais à un taux environ "un million de fois inférieur", souligne l'association. La Criirad, basée à Valence (France), relève également, en suivant l'évolution des concentrations sur ces deux jours, "que le niveau de radioactivité de l'air a très fortement augmenté sur Tokyo le (mardi) 15 mars, entre 10 heures et 12 heures, avec un pic de radioactivité sur les poussières prélevées à 11 heures".
La CRIIRAD, c'est une assoc 1901, et clairement, c'est de l'anti-nucléaire.
Prenons l'iode 131: c'est 0.18 mSv/kBq.
Ce qui donne du 0.00018 mSv/m3... je rappelle que le Sv est la quantité d'énergie reçu par kilogramme, et que c'est en Sievert que sont fixées les normes nationales et internationales de radioprotection.
Certes cette donnée donne une information: il y a eu une catastrophe nucléaire pas loin de Tokyo.
Niveau dangerosité, je ne vais pas m'amuser à faire le calcul pour chaque élément donné, mais si c'est du même ordre (peut-être pas, mais j'ai comme un doute), ben il n'y a pas grand chose à en dire.
Pis le pic de radioactivité dont la CRIIRAD parle, c'était il y a 2 jours.
Pash, si tu me lis, tu me corrigeras si je me suis gouré.
C'est bon. Le Bq ne donne pas d'info sur le risque biologique, mais indique uniquement que des éléments sont présents en quantité inhabituelle dans l'atmosphère (du fait de la catastrophe en cours, en l'occurence).
La CRIIRAD a converti en Sievert pour l'Iode:
A partir d’une activité moyenne en iode 131 de 15 Bq/m3, nous avons calculé les doses équivalentes à la
thyroïde qu’ont pu recevoir en 48 heures les enfants habitant Tokyo. Les résultats restent inférieurs au
milliSievert (mSv) et par conséquent au seuil d’intervention de 10 mSv défini par l’OMS pour l’administration
de comprimés d’iode stable.
Ce rapport a une tonalité alarmiste mais je le trouve cependant intéressant. J'en cite une remarque:
Seuls des relevés dosimétriques (débits de dose en μGy/h ou μSv/h) sont disponibles et seulement pour
certains secteurs géographiques. Les plus exposés – la Préfecture de Fukushima notamment – sont très peu
documentés . Ces résultats ne rendent compte que de l’exposition
externe et peuvent donc sous-évaluer considérablement les niveaux de risques.
Qu'est ce que l'exposition externe: c'est l'exposition aux rayonnements dûe à une source située à l'extérieur de l'objet (ici les détecteurs des stations de mesure). Lorsque l'objet est un corps humain, cette exposition concerne essentiellement les photons (rayons X et gamma) et les neutrons, car ce sont des particules très pénétrantes (elles parcourent un très grand chemin dans le corps). A l'inverse les particules alpha et beta sont arrêtées par la partie superficielle de la peau, donc ne présentent pas ou peu de danger depuis l'extérieur.
L'expostion interne désigne l'exposition depuis l'intérieur d'un objet. Ici les particules alpha et beta peuvent avoir un impact beaucoup plus important (si on inhale ou ingère un élément qui en émet) car les organes concernés (comme l'estomac) sont particulièrement sensibles aux radiations. L'iode 131 par exemple est un emmeteur beta qui a tendance à se fixer sur la thyroïde: inoffensif depuis l'extérieur, dangereux si on l'ingère en trop grande quantité.
Tout ça pour dire qu'une mesure en Bq (nombre de désintégrations pas seconde) ou en Gy (énergie par Kg) n'indique pas autre chose que l'évolution de la radioactivité (indique si un nuage passe dans le coin). Pour une même quantité de Bq ou de Gy, je peux avoir un risque très différent selon la particule émise et l'organe touché.
Pour avoir une idée de l'effet biologique, il faut se rapporter au type de particule responsable de cette dose, c'est à dire au noyau atomique (comme l'iode131) qui les émet.
Remarque: La période d'un élément radioactif est le temps moyen qu'il lui faut pour se désintégrer. L'iode 131 a une période de 8 jours environ. Cela veut dire que si je prend un petit tas d'iode 131, il ne contiendra plus que 50% d'iode huit jours plus tard.
Le rapport de la CRIIRAD:
http://www.criirad.org/actualites/dossi ... Ptokyo.pdf