20 novembre, on fête la solennité du Christ-Roi et aussi saint Edmond
La fête du Christ Roi est célébrée le dernier dimanche de l'année liturgique, en novembre depuis les modifications issues du concile Vatican II, mais toujours le dernier dimanche d'octobre pour les adeptes de la forme extraordinaire du rite romain.
Vient ensuite la période de l'Avent, qui précède Noël de quatre semaines.
Elle évoque pour les catholiques la Royauté, la domination de Jésus-Christ sur toute la Création (l'univers créé par Dieu). Le terme roi pour symboliser la puissance qui vient de la tradition juive. La royauté était dans l'Ancien Testament la forme de gouvernement la plus courante du peuple d'Israël.
«Ma royauté n’est pas de ce monde» (Jn 18, 36), dit Jésus devant Pilate. Sa couronne fut d’épine, et son trône de gloire fut la croix, instrument d’infamie qui devint celui de son triomphe.
Les psaumes, en nous donnant le portrait du Messie, lui attribuent le titre de roi, et sa royauté est sans cesse rappelée. Le psalmiste met ces mots sur les lèvres du Messie:
«Je proclame le décret du Seigneur!
Il m'a dit: Tu es mon fils; moi, aujourd'hui, je t'ai engendré. Demande, et je te donne en héritage les nations, pour domaine la terre tout entière.» (Psaume 2, 7-8)
Le prophète Daniel décrit le règne du Messie à venir qui commence ici-bas et qui continuera pour l’éternité: «Je regardais, au cours des visions de la nuit, et je voyais venir, avec les nuées du ciel, comme un Fils d'homme (…). Et il lui fut donné domination, gloire et royauté; tous les peuples, toutes les nations et toutes les langues le servirent.
Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et sa royauté, une royauté qui ne sera pas détruite.» (Daniel 7, 13-14)
Dans le Nouveau Testament, le Christ lui-même déclare: «Tout pouvoir m'a été donné au ciel et sur la terre.» (Matthieu 28, 18) Lors de la dernière cène, après avoir lavé les pieds des apôtres, une tâche réservée aux serviteurs, Jésus déclare
solennellement: «Vous m'appelez Maître et Seigneur, et vous avez raison, car vraiment je le suis.» (Jean 13, 13) Lors de son procès, devant Pilate, qui lui demande s’il est roi, le Christ répond simplement: «Tu le dis: je suis roi. (…)» (Jean 18, 37)
Dans la lettre aux Colossiens, saint Paul célèbre le Christ «pantocrator », le Christ ressuscité, Seigneur du cosmos et Tête de l’Eglise.
Son règne est celui de la justice et de l’amour, objet de toute espérance et dont l’édification patiente est la mission de chaque homme. Il n’est pas roi à la manière des princes d’ici-bas mais comme celui qui s’abaisse et livre sa vie pour tous, afin que tous nous régnions dans la gloire à ses côtés. La Fête du Christ Roi veut ainsi convertir nos cœurs et nos représentations, pour que nous comprenions que la puissance véritable réside mystérieusement dans l’abaissement et le don de soi.
Le pape Pie XI dans son encyclique Quas primas, instituant la solennité du Christ-Roi, rappelle que le règne du Christ est «principalement spirituel».
Ce règne spirituel commence en chaque croyant. En effet, le Christ doit régner dans les intelligences, par la connaissance de son enseignement et l’acceptation de l’autorévélation que Dieu fait de lui-même. Il doit régner dans les volontés, pour qu’elles s’unissent et s’identifient de plus en plus à la volonté du Père. Il doit régner dans les coeurs, pour qu’aucun amour n’entrave l’amour de Dieu. Il doit régner dans les corps, qui sont aussi le Temple du Saint- Esprit.
Cette fête a été instituée par le pape Pie XI en 1925. Elle a pour but premier de rappeler le dogme, si méconnu par le laïcisme et le naturalisme modernes, de la royauté inaliénable du Christ. Le but second est d'inciter les fidèles à lutter contre l'apostasie publique.
La fête du Christ Roi rappelle aussi la mission de l'Eglise de rendre concrète la souveraineté de Dieu, pour faire face à la sécularisation de la société ainsi qu’au développement de l’athéisme.




Edmond le Martyr, roi d'Est-Anglie († 870)
né en 840 à Norbury, près de Croydon, dans le Surrey et mort le 20 novembre 870, après la bataille de Thetford, il fut roi d'Est-Anglie de 854 à 870.
Avant de se retirer en Terre Sainte pour y finir ses jours dans la prière et la pénitence, le roi Athelstan choisit pour successeur son neveu Edmond, qui descendait des anciens rois saxons d'Est-Anglie.
Le jour de la Noël 854, les clercs et les nobles du Norfolk assemblés à Attleborough, élurent pour roi Edmond qui était né à Norbury quatorze ans plus tôt ; puis il fut couronné dans l'église de Bures (Suffolk) à la Noël 856.
« Pourvu de cette triple consécration, je décidai d'être utile à la nation des Angles, plutôt que de la commander, en négligeant de faire courber les têtes sous un autre joug que celui du Christ », déclare le nouveau roi en prenant ses fonctions. Le moine bénédictin Abbon parle de ce que fut « sa bonté pour ses sujets, sa rigueur pour les méchants », ajoutant qu'il « était pour les indigents d'une magnifique libéralité, pour les orphelins et les veuves un père plein d'indulgence ».
Souverain d'un petit royaume, à côté de ceux de Mercie et du Wessex, exposé aux invasions, il dut lutter pendant tout son règne contre les envahisseurs danois dont les hordes païennes ravageaient périodiquement son royaume. Il employa son règne à négocier les lourds tributs qu'il devait verser à ces envahisseurs qui, au bout de quinze ans, avaient ruiné son État et ses sujets. La Chronique anglo-saxonne nous apprend qu'à partir de 865, les Danois, ne recevant plus les lourdes rançons qu'ils exigeaient, entreprirent la conquête du royaume : « Et cette même année (865), une grande armée arriva en Angleterre et prit ses quartiers d'hiver en Est-Anglie, et là, les envahisseurs furent fournis en chevaux, et on fit la paix avec eux. » Chassés en 866, ils allèrent ravager la Northumbrie et la Mercie, mais revinrent en Est-Anglie dès 869.
Le Viking Ivar Boneless envahit cette année-là l'Est-Anglie, mit le pays à feu et à sang et Edmond fut vaincu à la bataille de Thetford, dans le Suffolk, le 20 novembre 870. Capturé par les Danois, et enfermé dans son propre château de Framlingham, Edmond ne voulut pas se soumettre aux conditions imposées par ses ennemis. Ceux-ci lui proposèrent la liberté et la vie contre un pacte dont il estima les conditions contraires aux intérêts de son peuple et à la religion chrétienne de son pays. Il refusa obstinément de signer un traité désignant le chef viking, païen, comme suzerain, et l'obligeant à renoncer à la religion chrétienne.
« Afin que ne périsse pas la nation tout entière, nous dit le bénédictin Abbon, le saint roi Edmond dans son palais, en digne membre du Christ, jette ses armes et se laisse prendre. Il sait qu'il va comparaître devant le chef impie, comme le Christ devant le gouverneur Pilate, tant il désire suivre les pas de celui qui s'est immolé en victime pour nous. Garroté dans des liens étroits, il subit toutes sortes de moqueries et, pour finir, on le bâtonne, puis on le conduit près d'un arbre voisin auquel on l'attache et fort longtemps on le maltraite à coups de fouet, sans qu'il s'avoue vaincu. » On l'attacha ensuite à un autre arbre, on le perça de flèches comme saint Sébastien, et on le décapita avant de jeter son cadavre dans la forêt.
Quand les fidèles, après avoir récupéré le corps, voulurent trouver la tête, ils crièrent dans la forêt : « Où es-tu ? » et la voix du roi Edmond leur répondait : « Her ! her ! her ! » jusqu'à ce qu'ils la trouvassent entre les pattes d'un énorme loup qui la gardait contre les atteintes des rapaces. La dépouille du roi Edmond, d'abord ensevelie à Hoxne, sur la rivière Waweney, à une trentaine de kilomètres à l'est de Thetford, fut, en 903, déposée dans l'église de l'abbaye de Beodricsworth (aujourd’hui Bury).
Après la mort d'Edmond, le royaume d'Est-Anglie passa tout entier sous la domination danoise.
Très vite, le roi Edmond, mort en combattant les païens, fut l'objet d'un culte populaire.

Le martyre de saint-Edmond


Carving of wolf and St Edmund's head
