9 mars, on fête sainte Françoise
Sainte Françoise Romaine, pénitente romaine († 1440)
Fille de Paolo de Bussi et de Giacobella de Roffredeschi, de nobles romains, Françoise est née à Rome en 1384. Pendant son enfance, elle commença à étudier la vie des saintes, et à fréquenter les églises. La petite fille souhaitait depuis toujours se retirer dans un cloître, mais à 12 ans, elle dut, sur l'ordre de son père, épouser Lorenzo Ponziani.
Une fois mariée, tout en assumant ses charges domestiques et familiales, elle continua une vie de piété et de pénitence, se confessant toutes les semaines, mettant en pratique les vérités de la foi enseignées par un prieur dominicain qu'elle rencontrait régulièrement.
Lors d'une épidémie de peste, Françoise manifesta un grand dévouement aux malades et aux victimes de la famine qui s'ensuivit. Françoise vendit ses robes, ses bijoux, distribua l'argent aux pauvres. Parallèlement, elle incitait les dames de la haute noblesse romaine à renoncer à leur vie mondaine pour se rapprocher de Dieu. C'est ainsi qu'elle fonda, le 15 août 1425 l'association des Oblates de Marie, rattachée aux bénédictins du mont Olivet, dont Eugène IV confirmera la règle en 1444.
Françoise, suite à une grave maladie, dut garder la chambre et resta de longs mois dans un état de santé précaire. C'est pendant cette période que Saint Alexis lui apparut par deux fois : l'une pour lui demander si elle souhaitait la guérison, l'autre pour lui dire que Dieu voulait qu'elle ne meure pas et reste dans le monde. Elle guérit et partit rendre grâce à Santa Maria Nuova et à l'église Saint-Alexis.
Lors de cette longue maladie, Françoise eut de nombreuses visions. Au nombre de 93, elle les a dictées à son confesseur. Le Traité de l’Enfer, en neuf chapitres, fait partie de ces écrits.
L'ange gardien de Françoise la suivait constamment. Invisible aux autres, il lui indiquait par de subtils changements dans son comportement si ses actions étaient bénies de Dieu ou si elles s'écartaient de la voie qu'elle s'était tracée. C'est avec son aide qu'elle dut aussi lutter contre les attaques du démon. Plus d'une fois l'ange dévoué eut à chasser les démons, qui ne cessaient de harceler la servante de Dieu. Une nuit, pendant qu'elle priait, le diable la prit par les cheveux, et, la portant sur la terrasse de la maison, la suspendit au-dessus de la rue ; mais Dieu la remit en sûreté dans sa cellule.
Outre son ange gardien, Dieu lui avait donné un ange chargé de la punir ; cet ange était sévère ; car, à la moindre faute, il la frappait, même en public. L'ange restait invisible, mais les coups étaient entendus de tous. Ainsi, quelques personnes tenant un jour devant elle une conversation frivole, Dieu inspira à la Sainte de les interrompre, et comme elle hésitait, elle reçut sur la joue un rude soufflet.
À la mort de son mari, en 1436, après une longue vie conjugale très harmonieuse, Françoise rejoignit immédiatement la Maison des Oblates qu'elle avait fondée où elle vécut dans un profond dénuement, vivant de légumes et d'eau pure, portant cilice et discipline, accomplissant en toute humilité les plus basses tâches, tout en portant secours aux pauvres, par ses dons et ses pieuses exhortations.
Elle mourut le 9 mars 1440 en soignant son fils Jean-Baptiste, ses dernières paroles furent : « Le ciel s'ouvre, les anges descendent, l'archange a fini sa tâche, il est debout devant moi et me fait signe de le suivre ».
On lui attribue de nombreux miracles:
En 1409, dans l'anarchie romaine, entraînée par le Grand Schisme pour avoir défendu la cause de l’Église, Lorenzo fut frappé d'un coup de poignard dont il ne mourut pas ; quelque temps plus tard, il fut enfermé et l'on demanda que Françoise livrât son fils aîné en otage ; ne pouvant refuser, elle le porta au Capitole et se retira dans une église ; là, prosternée devant l'image de la Vierge, elle entendit : « Ne crains rien, je suis ici pour te protéger ». Sur la place, le ravisseur avait chargé l'enfant sur son cheval mais, comme le cheval refusait obstinément d'avancer, on rapporta l'enfant à sa mère qui n'avait pas quitté l'église.
Un jour que le pain manquait à la Maison des Oblates, Françoise pria le Seigneur. Il multiplia les quelques morceaux de pain en sorte que les sœurs purent être rassasiées et qu'une corbeille ait pu être remplie avec ce qui restait.
Les sœurs travaillaient aux champs, au mois de janvier, occupées à couper du bois. Elles avaient soif et n'avaient rien à boire. Françoise s'approcha d'un cep de vigne, sec en cette saison, et en retira des grappes de raisin qu'elle distribua à ses sœurs.
On raconte qu'une femme, nommée Angèle, qui était percluse d'un bras par la goutte, ayant rencontré la Sainte en chemin, implora son secours, et qu'elle fut immédiatement guérie.
Tout de suite après sa mort, de nombreuses guérisons furent constatées devant sa dépouille mortelle qui embaumait un parfum de rose et de jasmin. De spectaculaires conversions aussi comme celle d'un turc, nommé Béli qui, la voyant, s'écria : « Françoise, servante de Dieu, souvenez-vous de moi» et se convertit instantanément.
Elle fut canonisée par Paul V le 29 mai 1608.
Sainte Françoise Romaine est figurée avec la robe noire et le voile blanc des bénédictines, en train de distribuer du pain aux pauvres; elle a souvent à son côté son Ange gardien.
Histoires de Ste. Françoise Romaine par Antoniazzo Romano (1468)
Sainte Françoise Romaine reçoit l'Enfant Jésus des mains de Notre Dame. Orazio Gentileschi. XVIIe.
Sainte Françoise Romaine et son ange gardien. Fresque de la basilique Notre-Dame-d'Ara-Coeli. Rome.
Sainte Françoise Romaine et le démon. Fresque du monastère des Oblates du Mont-Olivet. Rome.
Sainte Françoise Romaine, protégée par le manteau de Notre Dame qui assurera la garde de ses oblates. Fresque de la basilique Notre-Dame-d'Ara-Coeli. Rome.
Sainte Françoise Romaine secourant les affamés pendant la famine de 1402 à Rome. Fresque de la basilique Notre-Dame-d'Ara-Coeli. Rome.
Sainte Françoise Romaine est prise par la main par Notre Seigneur Jésus-Christ. Fresque de la basilique Notre-Dame-d'Ara-Coeli. Rome.
Une vision de sainte Françoise Romaine. Nicolas Poussin. XVIIe.
Imagerie populaire. Imprimerie Pellerin. Epinal. XIXe.
Sainte Françoise Romaine vêtue par Notre Dame. Antonio da Viterbo. XVe.