hubert-de-montcalm
"Mettre dans le même sac" les délinquants, sans différencier les grands hommes et "ceux qui ne sont rien", c'est un peu l'idée de justice, ou bien je me trompe ? Vous voulez quoi ? Un sac pour les petits dealers de shit et un autre pour les prévaricateurs politiques et les corrompus ?
Je suis étonné du fait que la droite s'effarouche des rigueurs de la justice, alors qu'elle bat campagne depuis toujours contre le laxisme de la justice. Il faut être toujours plus dur, plus systématique, mais faut pas toucher à Sarkozy.
Prenons un cas d'école : vous êtes accusé de viol alors que vous n'avez rien fait. Premièrement, on vous colle en taule. Vous êtes privé de votre liberté (jusqu'à ce que votre procès arrive, dans 6 mois). Vous allez directement (sans sursis, vous n'avez pas les myriades d'avocats marrons que Sarko peut se payer) en prison, vous ne passez pas par la case "Départ", et vous ne recevez pas 20 000 francs. Depuis que l'on a abandonné les peines jugées un peu barbares - comme les écartèlements en place publique, le supplice de la roue, etc. , on a considéré que la peine la plus dure pour un homme, c'est la privation de liberté. Cela se base, j'imagine, sur l'idée anthropologique que l'homme veut d'abord être libre et que pour le faire souffrir au maximum (tortures mises à part, comme j'ai dit), il faut l'empêcher d'être libre.
On vous met donc en taule. Ce n'est pas rigolo. Les prisons sont des lieux dégueulasses - je viens de voir un reportage de cnews qui montre des cellules, c'est bien, au moins ils progressent. On est confiné dans des lieux infestés par les rats et les punaises. On est agressé par des détenus. On doit côtoyer des fous qui hurlent dans la nuit, impossible de roupiller. Il y a des gens qu'on retrouve morts (ils ont trouvé des moyens de suicide que les gardiens n'ont pas vus).
Leurs familles ne peuvent plus vivre : dans leur quartier, ils sont la famille du violeur. Leurs gamins, leur femme, en prennent plein la gueule dans leur coin. Si l'affaire est connue des "réseaux sociaux", ils reçoivent de jour comme de nuit des insultes, des menaces. Ils sont carbonisés.
Imaginons que notre présumé violeur soit relaxé à son procès, cela change quoi au fait qu'il est complètement foutu ? Que sa vie, celle de ses enfants, de son cercle social ont complètement disparu ? Et que signifient les murmures pervers des droitards qui découvrent que leurs appels permanents à la rigueur n'ont plus de sens quand on s'en prend à la racaille capitaliste et son sale fric. Que Sarko, c'est pas pareil, que vu sa fonction, son éminence, etc. , ce serait un crime de lèse-majesté de s'en prendre à lui.
C'est juste dégoûtant.