sangtriste Avec prise en compte du vote blanc qui peut disqualifier les candidats, ce serait toujours mieux que les petits complots qui permettent à certains de prendre le pouvoir sans être majoritaire
J'ai longtemps pensé que ce serait une avancée démocratique majeure.
Mais lorsque j'en suis arrivé à la conclusion qu'il faut un scrutin essentiellement proportionnel et donc plurinominal, j'ai remis cette idée en cause. Quel sens cela aurait il ? Si le vote blanc est un rejet, non plus vraiment des candidats en tant que tels, mais de tous les projets mis sur la table, il est forcément stérile. Quelle conclusion en tirer s'il devait être majoritaire ? On change les noms et on remet les mêmes programmes sur la table ? Les imperfections les plus notables doivent être corrigées lors du processus de délibération parlementaire ou par la démocratie participative. Reconnaître le vote blanc sur un scrutin plurinominal, c'est risquer une crise insoluble. Démocratiquement, du moins. Et c'est ça qui fait peur. Contrairement aux apparences, une réforme qui se veut plus démocratique pourrait tuer la démocratie.
Sur un scrutin uninominal, cela a déjà plus de sens, mais attention tout de même, parce qu'un vote blanc qui serait un vote de rejet est essentiellement négatif. Il ne dit rien des raisons qui ont poussé l'électeur à cette conclusion et ces électeurs ont donc des motivations pas forcément identiques et des idéaux qui le sont encore moins. Ils ne forment pas un tout homogène. Vous proposez un vote contre l'ensemble de la classe politique mais en réalité vous confiez l'écriture du chapitre suivant... À la classe politique qui devra trouver en son sein l'hypothétique solution. Combien de temps lui faudra t il ? Combien de fois devrons nous nous rendre aux urnes ? Cela finira par une lassitude des uns qui ne voteront plus, une résignation des autres qui opteront pour le candidat en tête des sondages histoire de tourner une page. Bref, même si cela a plus de sens sur un scrutin uninominal, cela peut conduire aux mêmes conséquences.
Encore que tout cela n'est qu'hypothetique. Ce qui ne vient pas nuancer mes propos précédents. En fait le vote blanc reconnu n'a pas pratiquement aucune chance d'être un jour majoritaire. En fait, ce sera un attrape-nigauds qui tendra à justifier le vote obligatoire, et à forcer des citoyens qui sont convaincus, avec des arguments solides, que le système électif en lui-même est contestable. Et cette classe politique qu'on doit pouvoir flinguer dans son ensemble en finira en fait renforcée. Elle pourra narguer les contestataires en disant qu'ils pouvaient s'opposer en votant même sans être contraints de choisir un adversaire.
Fausse bonne idée.