Puisque vous m'y invitez...
Essayant d'expliquer pourquoi on a laissé autant de pouvoir à ce type (Robespierre, je veux dire) - question qui me semble un peu plus intéressante que de le traiter de malade, comme si cela éclairait quoi que ce soit - , il y avait donc ce que j'ai appelé le respect. Contrairement à Mirabeau, ou à Danton et d'autres leaders, disons, du mouvement, lui était complètement clean. J'ai évoqué son surnom, l'Incorruptible, je n'y reviens pas.
Mais c'est sa cleanitude, en français sa pureté, qui est, non la solution, mais le problème.
Mon maître à penser Béachèle avait écrit un ouvrage passable : La pureté dangereuse. (avec un clin d'oeil à Zweig et "La pitié dangereuse", j'imagine). Il disait qu'il fallait quand même faire attention aux politiques trop "purs".
Je n'irais peut-être pas jusqu'à déclarer, comme le Président Edouard Herriot : "la politique, c'est comme les tripes. Il faut que ça sente un peu la merde, mais pas trop". Robespierre est un pur, il ne veut pas de merde du tout, et l'on voit à quoi ça le conduit.
Ceci nous interroge, pour la politique plus actuelle, sur des partis qui posent leur pureté comme argument électoral. Est-ce que la pureté, c'est un argument ? Le monde ne manque pas de gens qui veulent bien faire, ainsi que ceux qui veulent trop bien faire. Marine est aussi proche de Robespierre que Mélenchon, à cet égard. Sauf que lui n'avait pas de procès au dos.
NB ; ce que j'appelle la pureté n'est pas la même idée que celle que j'ai lue plus haut : la Révolution - avec Robespierre comme expérience limite - qui veut changer l'Homme, créer un être nouveau, totalitarisme dans l'oeuf, etc. C'est une idée importante mais, je n'ai pas trouvé encore le moyen de l'exposer clairement, et surtout brièvement, et simplement sans dire des bêtises ou des unilatéralités.