marcopolo
Oui, et notre ami Paulau a omis de parler de l'esclavage chez les Grecs et les Romains. Sans doute parce que cela ne l'arrange pas. Une fois qu'on a bien acquis que l'esclavage a été le fait de toutes les civilisations, au point que l'attribuer à l'Occident seul est une malversation intellectuelle, il reste à savoir ce que l'on en conclut. Il est fort peu explicite là-dessus.
Je m'en vas vous dire ce que j'en conclus moi, non pas malgré, mais parce que vous n'en avez rien à faire : j'en conclus qu'il faut que la droite arrête de nous briser les yoks avec "la valeur travail".
Le travail n'est pas, n'a jamais été une "valeur", mais une malédiction. Raison pour laquelle, de toute éternité et dans toutes les civilisations, on a fait tout ce qu'il fallait pour le faire faire par les autres, le travail. Il était toujours réservé aux classes les plus inférieures de la société, et les élites s'en dispensaient soigneusement. Elles se caractérisaient même essentiellement par leur capacité à éviter cette chiennerie.
Philosophiquement, le travail était par nature, par essence, fondamentalement non-libre, puisqu'il résultait de la nécessité : on travaille pour satisfaire des besoins que l'on n'a pas choisis et que l'on subit (manger, dormir, se chauffer, etc.), qui s'imposent à nous que cela nous plaise ou non. Il n'y a pas une simple rencontre, mais un lien essentiel et indissoluble entre travail et esclavage.
Ce qui change simplement, c'est que la super-exploitation du travail pour produire des masses d'argent absolument hallucinantes, en un mot, le capitalisme, fait que ceux qui s'engraissent y voient, en effet une "valeur".
Les autres se font entuber et lorsqu'ils essayent de gratter un petit quelque chose, par exemple une retraite précoce et bien rémunérée, ils se font traiter de feignasses par les molosses (et les petits toutous hargneux) du Capital.