[supprimé]
Les pratiques problématiques que vous évoquez (par exemple, un courrier pour fixer un rendez-vous) se retrouvent aussi dans des entreprises privées. Par exemple, quand j'ai eu affaire à un notaire, il m'envoyait un courrier postal pour me fixer un rendez-vous, au lieu de me téléphoner ou de m'envoyer un mail, et il m'adressait son projet d'acte par courrier postal, au lieu de me l'envoyer par mail.
Pour les hôpitaux, il vaudrait quand même vérifier s'il n'y a pas une norme qui oblige à envoyer des courriers, par exemple pour ne pas discriminer les patients qui n'ont pas internet...
De façon générale, je pense qu'on ne peut pas faire abstraction des normes administratives, très chronophages. Il y a quelques temps, j'ai lu un article intéressant concernant les médecins hospitaliers :
«Tout cela coûte un fric monstre et fait perdre beaucoup de temps» : le «codage» des actes, enfer administratif des médecins
En résumé, il est dit que :
Alors que l’hôpital manque désespérément de médecins, ceux-ci passent une partie de leur temps à répertorier leurs actes, dans une grille qui en compte plus de 16.000. Un niveau de précision qui frôle l’absurde. Par exemple, quand un patient se présente aux urgences, après une chute par exemple, le médecin doit «coder» l’acte réalisé. Et il s’agit d’être précis: code W1300 si la chute est intervenue en pratiquant un sport, code W1301 si c'était en participant à un jeu et à des activités de loisirs, W1302 si c'était en exerçant un travail à des fins lucratives mais W1303 si c'était lors d'autres formes de travail, W1304 pour une chute intervenue en se reposant, en dormant ou en mangeant... Et le code varie encore selon que la chute a eu lieu dans un bâtiment industriel, une exploitation agricole ou sur une route.
Cette codification alimente le Programme de Médicalisation des Systèmes d'Information (PMSI). Introduit en France dans le milieu des années 80, généralisé à l'hôpital public en 1994 et au privé en 1996, cet outil de mesure de l'activité des hôpitaux répond à une double visée, à la fois économique et médicale :
- d'une part, c’est un outil de facturation, qui permet de rétribuer les hôpitaux en fonction des actes pratiqués : c’est le principe de la tarification à l'activité (T2A),
- c'est aussi une immense base de données de santé, visant à faire de l'épidémiologie et de la recherche médicale.
Ce qui est pointé du doigt, ce n’est pas tant le codage des actes lui-même que l'ampleur de la liste, qui comprend quelque 16.000 actes dans laquelle le médecin est amené à piocher la bonne réponse. Le niveau de précision requis devient risible tant il paraît absurde. On arrive à certaines situations où le temps de notification d'une tâche dépasse le temps de la tâche elle-même. De fait, les médecins se plaignent de passer beaucoup de temps devant leur ordinateur plutôt que devant le patient...
Et comme ça les emmerde, certains toubibs ont pris l'habitude de coder un peu n'importe comment...
Donc là, on peut se dire qu'une simplification de cette liste, et la suppression de la T2A (très décriée depuis longtemps) pourraient permettre aux praticiens d'économiser beaucoup de temps...