courtial A l'époque, ça m'avait vraiment emballé !
Ca a été mon premier Kundera, en première lecture, j'ai trouvé ça tellement prétentieux que j'ai vite cessé, c'est avec Risibles amours, que j'ai enfin compris l'intérêt du bonhomme.
J'ai repris plus tard "la Plaisanterie", et là, ce fut une révélation 🙂
courtial se permet de faire (publiquement) une blague qui laisse entendre qu'il n'approuve pas tout à fait le régime et le Paradis socialiste qu'on vante partout
C'est encore très subtil. Le personnage est un des éléments du régime (je crois l'équivalent du secrétaire principal du bureau des élèves de son université) Lors des grandes vacances d'été, sa dulcinée part dans un camp de vacances, typique du communisme, et lui partage son bonheur, dans une lettre, d'être dans ce camp, ou tout le monde est merveilleux et l'on y apprend des tas de choses passionnantes sur Staline ou Lenine, (je ne sais plus)
En lisant la lettre de sa dulcinée, notre héros voit rouge, rouge foncé, il est juste dégouté que sa dulcinée puisse passer du bon temps, loin de lui, sans exprimer un minimum de manque "tu me manques mon chéri", non, rien de ça dans sa lettre.
Pris de vive colère, c'est là qu'il balance sa carte postale en insultant Staline et tous ces débiles de l'embrigadement mental politique.
Les problèmes, pour lui, commencent de là. Délicieux à lire... et si passionnant, à pénétrer dans un univers socialiste lénifiant. Thème qu'on retrouvera souvent dans beaucoup des livres de Kundera.
J'ai gardé cette image de jeunes étudiants, tous bien portants cérébralement mais qui dansent tous en farandole en chantant des odes à la gloire de Lénine, avec la maitresse d'école au bandoleon ou à l'harmonium..
Chose qu'on percevra, d'une certaine manière dans n'importe quel univers de parti politique, une fois que nous sommes encartés, cela s'apparente immédiatement à une secte, débile, ou il faut invariablement suivre la ligne du parti.
Evidemment, l'effet est encore pire et plus manichéen, dans un pays socialiste, ex Comecon.
Au cinéma, nous avons eu la joie de découvrir beaucoup de pépites, relatant l'ambiance de l'Allemagne de l'Est, cet autre paradis socialiste, bien cornaqué par la Stasi, (Good Bye Lenin, la Vie des autres, pour ne citer qu'eux) quand la Tchécoslovaquie avait elle aussi sa petite police politique de prédilection.