Ce qui me fascine dans cette affaire, c'est le romantisme. Victor Hugo, dans la Préface de Cromwell, (une pièce assez chiante et immontable) le définissait comme l'alliance du tragique et du grotesque.
On a eu d'abord le sublime, l'épopée : la Gauche hhéternelle dans son combat historique, forcément historique, contre l'Hydre de la Réaction. De l'historial, de l'eschatologie.
J'avais les larmes zaux yeux, je songeais aux nuits révolutionnaires, au Comité de Salut Public en 93 - l'année, pas le département - , ou aux bolchéviks en 1917 : le grandiose, ce que le texte de tieumz appelle "l'alcyon", entre les grands vents, les abimes et les soleils de l'avenir radieux, forcément radieux.
Mais patatras ! La question est maintenant de savoir si Autain ou Corbière auront une circonscription ou non ! C'est-à-dire s'ils vont pouvoir perpétuer leur position de notables, de représentants professionnels qui auraient des droits de représenter.
Maintenant, c'est ça l'enjeu, 'tain ! Chute prosaïque après les élévations poétiques ! Du sublime au minable. Des grands politiques aux boutiquiers...
Un aspect pour commencer : le problème Mélenchon. Ruffin, Autain, Garrido ont eu des mots sévères à son sujet, aujourd'hui. Des critiques bien connues (et justes, de fait) sur son autoritarisme, les efforts pénibles à soutenir pour justifier ses comportements irresponsables et ses glissements dans le lexique (sur Gaza). Mais pendant des semaines, pendant des mois, ils se sont sacrifiés avec des restrictions mentales (voire des bobards caractérisés), des jeux de mots, des bottages en touche, pour faire semblant que Mélenchon, c'était encore leur cup of tea. Des efforts louables, avec les frustrations qu'impose le Surmoi gauchiste (qui fait que tu jouis d'être réduit à rien).
Mais toutes ces consciences de gôche, qui ont "tenu" des années de censure, craquent en moins d'une journée (entre hier et aujourd'hui) quand il a été décidé de ne pas les reconduire sur leur circo. Plus de circo, plus de Surmoi, plus de marxisme et plus de retenue, de discipline, de sacrifice, plus d'intérêt. Et dans cet horizon bien dégagé, on fait semblant de découvrir que Mélenchon n'est pas indispensable.