En fait, le grand problème de discernement qui affecte d’aucuns ici, et en général l'ensemble des contempteurs de la Russie en Occident, relève de la myopie en Histoire. Une incapacité plus ou moins sévère de percevoir, avec acuité, les lignes de force qui structurent dans la pérennité l'histoire des peuples. Combien cette lacune de vision s'aggrave encore lorsqu'on est dans le déni, voire dans le dénigrement, de tout ce qui fait la mémoire historique et l'identité culturelle d'un peuple...
Il n'y avait pas plus féroce antisoviétique et pro-américaine que moi du temps de la monstrueuse URSS. J'ai toujours pressenti que le véritable peuple russe était, en réalité, la victime de cette monstruosité idéologique gauchiste. Gaullienne, j'ai toujours pensé à la suite du Général qu'un jour ou l’autre la Russie « boira le communisme comme un buvard boit l'encre ». Par ailleurs, je crois aussi que la bonne Amérique profonde a toujours été de droite, c'est-à-dire conservatrice des valeurs morales pérennes qui fondent la Société et assurent sa continuité. Et j'ai toujours pensé que le peuple russe, dans sa globalité, adhère justement à ces mêmes valeurs.
Rien donc en principe, idéalement s'entend, ne devrait s'opposer à une bonne entente retrouvée, entre un Occident redevenu sainement conservateur, en fait revenu à lui-même, et une Russie qui, revenue du communisme, est toujours restée naturellement conservatrice en soi. À observer les choses en profondeur, tout le "hic" dans le monde provient, en dernière analyse, de ce que l'on pourrait appeler le gauchisme destructeur.
Gauchisme destructeur tel qu'il s'est incarné hier, d'une part, dans le socialisme fasciste (Italie), le socialisme nazi (Allemagne) et le socialisme soviétique (Russie) __ se rappeler toujours, à cet égard, que le fascisme historique et le nazisme étaient socialistes, par conséquent intrinsèquement gauchistes, et jamais de droite. Hitler, Mussolini et Staline sont des gauchistes __. Et d'autre part, gauchisme destructeur tel qu'il s'incarne, aujourd'hui, dans une société occidentale qui a collectivement renié les valeurs morales universelles, sans lesquelles une société humaine s'autodétruit. Ses emblèmes d'Orgueil sont symboliquement le "LGBTQXYZ" et le soi-disant "mariage", d'un homme avec un homme (!) et d'une femme avec une femme (!), ainsi que d’autres violations de même ordre.
Rien donc n'empêche que l'Occident actuel, revenu de cette démence collective (qu’il aurait lui-même vomie dans les années 1950 encore, et dans tous les siècles passés), rien n'empêche que l'Occident, revenu à la Raison, s'entende de nouveau avec le monde russe qui, pour sa part, n'a pas basculé dans cette aberration, et qui, désormais, entend plus que jamais ne pas y basculer.
Le point où je veux en venir, c'est que cette "guerre" en Ukraine, initialement programmée et provoquée par nous, n’est en fait que la pointe d'un énorme iceberg : celui d'un profond conflit sous-jacent, en définitive d’ordre essentiellement sociétal et civilisationnel. "Être ou ne pas être, telle est la question". Eh bien, éthiquement, nous Occidentaux avons opté pour le Non-être moral. Or le moral sous-tend toute la matérialité. Par notre choix des contre-valeurs destructrices, nous sapons à terme les bases de notre propre ordre social.
Qu'on ne se trompe pas sur la portée de cette "guerre" en Ukraine. Son véritable enjeu, peu discernable encore, reconditionnera les destinées de l'Occident.