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Ce n'est pas une question d'autorité et ce n'est pas circonscrit aux Français : la majorité des êtres humains ne décident pas spontanément d'abandonner femmes et enfants pour demander au voisin s'il n'aurait pas un fusil d'assaut pour aller crapahuter dans le maquis. La majorité des êtres humains continuent leur petite vie.
Il faut donc d'abord distinguer les élites du reste : celles-ci ont l'autonomie financière et l'information nécessaire pour faire des choix, au contraire du quidam.
Il faut ensuite bien comprendre que le résistant est en général quelqu'un qui fait ce qu'il a toujours fait : les scribouillards scribouillent des pamphlets, les imprimeurs les impriment, les aiguilleurs font dérailler, les policiers ne trouvent pas la personne qu'ils venaient arrêter, les braconniers arpentent la forêt en déjouant les forces de l'ordre, et les tueurs institutionnalisés continuent à lever le drapeau et à tuer en rang.
Bien rares ceux qui décident de tout plaquer pour changer de vie du jour au lendemain, pour des résultats pas toujours heureux. Parce que même avec un fusil et trois ans de service militaire, essayez-donc d'aller libérer un prisonnier - surtout sans savoir où il crèche. Quant à contacter le reste de la résistance pour demander de l'aide, vous appelez les renseignements ?
Enfin rappelons-nous que bien des collaborateurs pensaient que la guerre avait été irrémédiablement perdue. Pour combattre, il faut d'abord la foi en la possibilité de la victoire.