Un article du Monde relève que les concerts ont de plus en plus recours à des bandes pré-enregistrées au lieu d'interprètes.
Le journaliste inculpe le home studio, mais n'est-il pas souvent la conséquence de la starisation croissante de personnes musicalement incultes, ainsi que l'influence hip-hop, elle-même façonnée par des profanes ?
Mais alors pourquoi ce changement dans les profils ? Les télé-crochets à la Star Ac' sont pourtant aussi anciens que les cabarets, ce qui me laisse croire que c'est au niveau de la sélection que le changement s'est produit. C'est à dire au niveau des institutions entre l'artiste et l'auditeur.
Hier les éditeurs étaient des individus passionnés de musique qui valorisaient le talent. Jamais ils n'auraient mis en avant un profane - c'eût été indigne, et un déshonneur au sein de la profession. Mais à mesure que les échelles se sont étiré, que l'on est passé de Paris au monde, ces hommes éditeurs ont laissé place à des multinationales codirigées par des mangeurs de chiffres : hier ils vendaient des haricots, aujourd'hui des chansons, demain des laxatifs.
D'où progressivement une rationalisation du rapport coût/bénéfices. Une belle gueule nécessitera de moindres investissements qu'un type talentueux pour être vendu, et une bande son implique de moindres coûts de représentation que des interprètes.