marcopolo
Pour les questions de budget, les choses étaient parfaitement claires : il ne fallait pas que la politique étrangère et raciale coûte le moindre Reichsmark à l'économie allemande, cela devait se rembourser par le pillage et toutes les formes de spoliation possibles et imaginables, ainsi que les impossibles et inimaginables.
Bon ça c'était l'idée générale et la propagande, en réalité il fallait mettre un peu de sous dans le busyness quand même. Mais il y avait quand même une obsession - délirante, démente et paranoïaque - de la rentabilité du truc.
J'ai du mal à saisir vos comptabilités sur les "soviétiques".
A moins que vous ne vous croyiez une partie des déclarations de Hitler. Cela ferait peut-être un élément d'argumentation aux gens de gauche (moi compris) de se dire que Hitler a voulu détruire le bolchévisme, que c'est un méchant anti-communiste, etc.
Tout cela, il l'était, mais ce ne sont pas des communistes ni des soviétiques qu'il est venu tuer, dans l'opération d'invasion de l'Union soviétique. Il est venu tuer des Russes, ce n'est pas pareil.
Imaginons une utopie historique : Hitler rentre en Russie et, immédiatement séduit par l'attrait érotique de sa moustache, tous les Russes se convertissent immédiatement au national-socialisme. Ils disent tous "heil Hitler!", ils écoutent du Wagner sans division, ils pissent sur les effigies de Staline, etc.
Dans ce cas, Hitler arrête de les tuer ?
Pas du tout, il tue des Russes parce qu'ils sont Russes et peu importe qu'ils soient coco lénino, ou coco judéo, tendance François Bayrou, ou Adventistes du 7ème jour, ou du 8ème, ou habitant Notre-dame de Lorette 9ème arrondissemnt, s'ils veulent, ou Islamistes, ce sont des Russes. Pour Hitler : des slaves, des sous-hommes, qui n'ont le droit d'exister que comme des esclaves de la Race supérieure. Etant par nature des esclaves, la vie qu'on leur laisse est entièrement à la discrétion du maître (aryen) qui dispose d'eux comme d'une chose.
Hitler a donné des données chiffrées : il considère que si l'on élimine 30 millions de Russes, on les brise suffisamment pour faire de ceux qui restent les esclaves dont il a besoin pour poursuivre son oeuvre. (source : Poliakov).
Politiquement, il déteste le bolchévisme, naturellement, mais en faisant la guerre, il va tuer une quantité effarante de Russes, mais pas parce qu'ils sont soviétiques. Parce qu'ils sont russes.
J'aurais aimé que dans les débats sur la guerre en Ukraine, et la référence au nazisme, cet élément soit mieux contextualisé. Quand Poutine parle de "nazis" en Ukraine et qu'il parle à des Russes, les gens entendent certaines choses que nous n'entendons pas, peut-être.
Pour eux, les nazis sont des gens qui sont entrés chez eux pour les exterminer.
Ce qu'ils ont fait allègrement. N'est pas le cas pour nous, Français : on a eu des morts et les Allemands n'étaient pas sympa, mais il n'y avait aucun plan concerté de génocider le peuple français. Alors que les Russes, si, il fallait en tuer le maximum, ceci pour les affaiblir assez pour qu'ils consentent à devenir ce qu'ils étaient : des esclaves. (Remarque : sklave, en allemand, veut dire "esclave" et "slave", c'est le même mot).
C'était la fameuse doctrine hitlérienne de l'espace vital, du Lebensraum, en allemand. Pour donner pleinement toute la mesure de sa génialité, la race des Seigneurs devait disposer d'une sorte de terrain de chasse où elle exploite des inférieurs, destinés à servir, souffrir et mourir.