[supprimé] L'écologie non radicale consiste à avoir une approche technico-économique raisonnée des problèmes écologiques. Exemple 1: je suis pour le développement des énergies renouvelables, mais je pense aussi que le nucléaire est essentiel et qu'il va falloir combiner les deux intelligemment. Exemple 2: je suis pour la préservation de la biodiversité, mais je pense qu'il va falloir être plus prudent avec la ré-introduction des ours et la présence du loup partout en France. Exemple 3: il faut établir l'économie circulaire des déchets, mais on n'est peut-être pas obligé d'établir un système de collecte sélective dans l'Aveyron à 300 €/t pour bien peu de tonnes. Et au bout de la route, on peut très bien vouloir un monde propre et économe de ses ressources sans envisager la décroissance et le retour à l'an 1800.
C'est bien gentil, tout ça. Mais "l'approche technico-économique raisonnée des problèmes écologiques" ne suffit pas, car au bout d'un moment, il y a des choix politiques à faire.
Par exemple, si on décide de diminuer les aides aux agriculteurs productivistes de la FNSEA, est-ce que c'est de l'écologie radicale ?
Si on s'oppose aux bassines, et si on dit qu'il faut limiter l'irrigation, est-ce qu'on fait de l'écologie radicale ?
Quand on décide de sortir les passoires énergétiques de la location, est-ce qu'on fait de l'écologie radicale ?
Si on décide de réglementer le recours aux pesticides, est-ce qu'on fait de l'écologie radicale ?
En vérité, la différence se trouve entre :
- ceux qui croient qu'on pourra répondre aux défis climatiques et environnementaux simplement grâce au progrès technique, sans rien changer à nos comportements,
- et ceux qui estiment que nous devrons changer nos comportements, de gré ou de force.
Et les premiers, soucieux de ne rien changer, ont un peu trop facilement tendance à qualifier les seconds de radicaux.