Rosssel
Il y a des cycles : les phases libertaires engendrent les phases autoritaires, qui engendrent les phases libertaires. Les forts engendrent les faibles, qui engendrent les forts. Le pouvoir spirituel et temporel se querellent sans cesse, se renversant tour à tour l'un et l'autre (culture contre capital aujourd'hui).
Il y a des permanences : voilà plus de deux millénaires que les prêtres dominent l'occident la plupart du temps. Malgré la déchristianisation nous sommes toujours obsédés par le péché, l'expiation, et le dualisme entre l'homme souillé et l'au-delà pur (ciel hier, nature aujourd'hui). Des néo-curés en ont remplacé d'autres. De tout temps le pouvoir a toujours méprisé et sacrifié ses sujets. De tout temps l'homme a distingué des eux et des nous.
Il y a des irréversibilités : le progrès technique a changé la condition humaine et fait de nous des transhumains depuis des millénaires. La faim a disparu, la mort et la destruction se sont raréfiées. La vie est devenue prévisible. Les échelles ont complètement changé. Les conflits se sont déplacés vers le terrain économique (pour un temps ?). La nature et les moyens du pouvoir ont changé.
Je suis décidément peu amateur de René Guénon.