La première grande persécution eut lieu sous Néron.
En 64, un grand incendie détruisit une partie de la ville de Rome. L'empereur Néron que le peuple soupçonnait d'avoir fait allumer le sinistre, accusa les chrétiens et en fit arrêter un grand nombre. Il les condamna a être dévorés par les bêtes, dans les jeux du cirque, ou brûlés vifs, la nuit, dans les jardins du Vatican. Cette orgie de sang lui valut le titre de Bourreau du genre humain. Au cours de cette persécutiom, saint Pierre fut emprisonné et condamné à mort. En 67, ce sera le tour de saint Paul de subir le supplice alors qu'il venait de rentrer à Rome. En 107, une nouvelle persécution fut ordonnée par l'empereur Trajan et en 177, par l'empereur Marc-Aurèle. A Lyon, l'évêque Potin et Blandine furent martyrisés. L'empereur Dèce décrétera une persécution générale. Finalement, l'empereur Dioclétien déclara la persécution la plus longue et la plus violente de 301 à 305. Elle fit d'innombrables victimes dont le célèbre saint Sébastien percé de flêches.
Il est impossible de connaître exactement le nombre des martyrs des trois premiers siècles. On peut, dans l'ensemble, l'évaluer à plusieurs millions, parmi les lesquels on compte trente Papes. Tacite parle d'une multitude immense et les inscriptions des catacombes indiquent fréquemment les lieux de sépulture renfermant plusieurs milliers de martyrs du Christ. Ces martyrs ont été des êtres humains avec leurs faiblesses : ils étaient de tout âge, de toutes races, de toutes conditions, esclaves ou patriciens, riches ou pauvres, fonctionnaires, lettrés ou soldats.
La plupart de ces pauvres bougres n'avaient aucun attitude de bravade ou d'opposition au régime. Ils pardonnaient souvent à leurs bourreaux. Ils faisaient preuve d'un héroïsme extraordinaire qui faisait l'admiration du public romain.
Les résultats de ce témoignage unique dans l'histoire ont été prodigieux. Par les mérites de leurs souffrances et de leur mort, ces chrétiens ont provoqué des milliers de conversions. En face de l'omnipotence des Césars, ils ont été les premiers à défendre les droits sacrés de la liberté de conscience.