Saint Louis n'ambitionnait qu'un seul titre, celui de prince de la paix, une paix qu'il voulait imposer en France et dans toute la chrétienté. Malheureusement, une guerre intérieure allait surgir, bientôt transformée en guerre nationale. Un évènement que saint Louis voulait éviter par-dessus tout. Une femme en sera la cause.
La guerre qui allait être imposée à saint Louis entraînera contre lui, une conjuration de grands feudataires, comprenant le comte de Toulouse et le Roi d'angleterre Henri III, elle fut l'oeuvre d'une femme jalouse et orgueilleuse, Isabelle d'Angoulème. Isabelle avait épousé Jean sans Terre, l'assassin d'Arthur de Bretagne condamné par la Cour de Justice réunie par Philippe Auguste. Devenue veuve en 1216, elle s'était remariée avec Hughes de Lusignan. Quand elle portait la couronne d'Angleterre, Blanche de Castille n'était pas encore régente de France et voici que Blanche était là, assistant le roi Louis et la considérant comme une vassale, cette Blanche, sa contemporaine, sa rivale devenue sa suzeraine. Son mari, Hugues de Lusignan devait rendre hommage, non pas au Roi de France, mais à son frère cadet Alphonse comte de Poitiers, et il devait accomplir ce rite d'agouillement sous les yeux de l'épouse naguère encore couronnée. Hughes se soumit et l'incident semblait clos. Cependant, la blessure d'amour-propre d'Isabelle avait du mal à guérir et cette plaie s'envenima en empoissonnant tout son corps et son âme.
Isabelle était très en colère, pensant avoir été traitée comme une misérable servante. Il s'agissait évidemment d'un travesti qui ne cadrait nullement avoir la courtoisie reconnue du Roi et la politesse protocolaire de Blanche de Castille. Hugues de Lusignan n'osa pas la contredire. Il commence par réunir les barons du Poitou plus ou moins hostile à la France, turbulents et toujours prêts à l'aventure profitable. La conjuration gagne la Gascogne. Le roi Jacques d'Aragon et le comte de Toulouse entrent dans la danse. Isabelle réussit à entraîner son fils Henri III en lui faisant miroiter la reprise des provinces de Jean sans Terre confisquées par Philippe Auguste à la suite de la condamnation du meurtrier. Le roi de Castille et le roi de Navarre sont sollicités ainsi que l'empereur Frédéric II qui flaire en saint Louis un allié de son ennemi le Pape. C'est donc une vaste coalition contre la France, née de la haine d'une femme contre Blanche de Castille. C'est une nouvelle ruée des grands seigneurs et de l'Angleterre qui, comme expliqué précédemment, ont une première fois manqué leur coup pendant la minorité royale et la régence de Blanche.
L'ignominie de cette guerre est flagrante car nous sommes en présence de seigneurs révoltés unis à une femme dévorée d'envie, d'un parjure toulousain, de félons poitevins et d'un fils assassin d'outre-Manche.
Saint Louis, ce jeune roi de 27 ans va à l'occasion, se révéler comme comme un grand homme de guerre par la promptitude de son entrée en campagne. IL envahit donc les terres d'Hughes de Lusignan et s'empare de son château qu'il ordonne de raser. Apprenant à ses dépens ce qu'il en coûtait de marier une telle femme. Les châteaux de tous ces orgueilleux tombent un par un entre les mains du Roi de France. Mais voici que l'armée anglaise débarque en Normandie à la rencontre de l'armée royale. C'est sans hésitation que saint Louis marche au devant de cet adversaire. Les deux armées se rencontrent à Taillebourg. Le Roi passe la Charente et retrouve les anglais à Saintes. Il lance une attaque foudroyante et la bataille commence, âpre et dure. Elle se termine par la débâcle des Anglais. Henri III se sauve jusqu'à Bordeaux avec le désir de rembarquer au plus vite. Pour lui c'est la défaite et l'humiliation. Tous se soummettent sans délai au Roi de France tandis qu'Hugues de Lusignan se met à genoux devant le Roi, demandant sa miséricorde et son pardon. La belle Isabelle d'Angoulème n'a plus qu'à mesurer les effets de son impostrure.