L'histoire de notre pays la France ne commence pas en 1789, mais à partir de l'établissement du catholicisme en Gaule. Ce n'est pas la pensée révolutionnaire qui a forgé l'esprit français qui prend sa source dans les monarchies mérovingienne, carolingienne et capétienne. Ce qui a fait notre France, ce sont nos rois, les guerres européennes et le christianisme.

Certainement pour une part, mais pas que.

James C'est ce que nous verrons au cours du développement de ce sujet.

James Je ne vois pas trop quoi d'autre, sinon évidemment le substratum de divinités gauloises que le christianisme a continué de respecter.

Remontons aux origines : Jules César vainquit Vercingétorix chef des Gaulois et les conquérants romains s'installèrent en Gaule. Les Gaulois moins civilisés que les Romains subirent leur influence. Les fonctionnaires et commerçants Romains vinrent s'établir en Gaule, d'abord en Provence, dans la vallée du Rhône, jusqu'à Lyon. Les Gaulois, formés par les Druides à la religion, subirent l'influence religieuse des Romains dont ils adoptèrent leurs divinités. Le mélange des croyances gauloises et romaines devint la religion gallo-romaine. Le Christianisme, religion fondée par Jésus-Christ, se fixa à Rome où vint résider l'apôtre Saint Pierre, suivit de l'apôtre Saint Paul. Les chrétiens de Rome étaient en liaison permanente avec Marseille, et, par Marseille, avec tout le Sud-Est de la Gaule. Les traditions évangéliques arrivèrent en Gaule de Rome, d'où le pape Clément envoya des missionnaires, et d'Orient, par les disciples de Saint Jean prêchèrent l'Evangile à Lyon et dans la vallée du Rhône. La religion du Christ se porta plus loin encore sur le sol gallo-romain par les vallées de la Saône et de la Seine et par la vallée de la Loire cers le Centre et l'Ouest. Les tribus gauloises demeurées encore barbares, connurent la religion du Christ. Le Christianisme s'est développé en Gaule en secret car les Romains ne voulaient pas entendre parler de cette religion. C'est une époque où tout chrétien pouvait être inculpé et poursuivi pour crime de lèse-majesté. Les premières conquêtes du Christianisme en Gaule furent assurées par le sang des premiers missionnaires martyrs. Beaucoup de cités gallo-romaines avaient pour fondateur soit un témoin de la vie de Jésus-Christ, soit un des disciples immédiats des personnages de l'Evangile. Historiquement parlant, l'année 177, sous l'empereur romain Marc-Aurèle, détermine la date connue de la prédication en Gaule du Christianisme par des apôtres.

faudrait deja debattre de la date du commencement de la france... clovis ou philippe august ? 481 ou 11eme siecle ? si on se refere au christianisme... je pense que la date du debut de la france est le bapteme de clovis

minautore Actuellement, c'est la victoire de Clovis à la bataille de Tolbiac en 496, son pacte avec Jésus-Christ et la réalisation de ce pacte à Reims par son baptême. Ces évènements ont toujours été considérés par la tradition comme la naissance de la nation française. Toute l'histoire du moyen âge et des temps modernes jusqu'à la Révolution française, reconnut la valeur juridique de ce contrat.

chevalier-du-temple Effectivement. Le Puy-du-fou retrace la vérité historique dans son tunnel du "Premier Royaume" d'où tous les visiteurs ressortent émerveillés.

chevalier-du-temple Certes ,mais ne pas oublier une forte tendance gallicane de nos rois ,et une disponibilité pour conclure des alliances avec des pays protestants voire musulmans . il faut aussi noter une survivance discrète de nos traditions celtiques dans le domaine artistique notamment ,et qui se traduit par exemple dans l'art roman.

Rosssel Certes ,mais ne pas oublier une forte tendance gallicane de nos rois ,et une disponibilité pour conclure des alliances avec des pays protestants voire musulmans . Je crois qu'ici nous sommes dans un autre chapitre mais votre remarque est intéressante. Le protestantisme a engendré le Jansénisme et le conflit qui a mis aux prises Philippe le Bel avec la Papauté reparut, au XVIIIème siècle, sous le nom de Gallicanisme. C'est une doctrine qui était chère aux rois de France, laquelle tendait à limiter dans le royaume, les pouvoirs du Pape au profit du pouvoir royal. En principe elle se rattache à la querelle du Sacerdoce et de l'Empire. En fait, elle remonte à la Pragmatique Sanction, élaborée à Bourges, en 1438, sous l'inspiration de Charles VII.

Les Francs étaient les principaux conquérants de la Gaule, mais d'autres peuples ocupèrent le territoire gallo-romain, comme par exemple les Bretons venus de Grande-Bretagne qui se convertirent au christianisme. Les Basques ou Gascons se fixèrent entre l'Adour et les Pyrénées, distincts des autres habitants de la Gaule. Le Christianisme prévalut chez les Francs au centre de la Gaule, surtout dans les cités, De Clovis à Charlemagne, les Francs vivaient en perpétuel contact avec les Gallo-romains descendants de Gaulois vaincus par Jules César. Deux civlisations étaient en présence, la civilisation franque et la civilisation gallo-romaine. Mais les gallo-romains plus civilisés, l'emportèrent sur les Francs, pourtant vainqueurs, au point de vue intellectuel et moral. Les Francs furent donc dominés par la civilisation gallo-romaine. C'est de ce mélange des deux civilisations que l'ancienne civilisation gallo-romaine devint la civilisation gallo-franque. L'Eglise catholique s'enracina profondément et la conquête de la société gallo-franque s'acheva par la diffusion des monastères répandus sur tout le territoire. Et qui dit monastéres, dit défrichement des terres incultes, déboisement des forêts, dessèchement des marais, transformation d'immenses landes incultes en terres érables fécondes. Ces moines prolifiques se chargèrent d'éduquer des populations barbares qui étaient aussi incultes que les terres qu'ils labouraient. Ils les convertirent à la foi chrétienne. Cette transformation par l'Eglise de la société gallo-romaine et gallo-franque dura cinq siècles. Les évêques dans les cités, les curés dans les bourgs, les moines dans les campagnes créérent de toutes parts des foyers de Christianisme. Ils pétrirent si profondément d'esprit chrétien nos ancêtres, que les Français d'aujourd'hui, gardent par millions, un caractère de charité chrétienne, certes, défiguré et laïcisé sous tant de noms divers tels que, entraide, mutualité, sens social, et solidarité.

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L'histoire de France est celle du christianisme catholique.

chevalier-du-temple

marcopolo Il faut se rappeler qu'en 1229, le traité de Meaux-Paris avait cédé le Toulousain à la couronne de France. Donc, en 1234, la Provence n'était plus du côté des Albigeois.

chevalier-du-temple

Marguerite de Provence était sans doute la reine la plus aimée par son roi dans toute l'histoire de notre pays et ce mariage politique organisé minutieusement par Blanche de Castille, s'est pourtant transformé en une véritable histoire d'amour. Cependant, la reine-mère ne voyait pas d'un très bon oeil cette idylle royale et, à partir des années 1240, les relations entre Blanche et Marguerite sont devenues difficiles car Blanche est devenue autoritaire, possessive et jalouse de sa belle-fille. Il faut dire qu'elle avait peur que Marguerite prenne l'ascendance sur le roi et devienne vraiment maîtresse du pouvoir.

chevalier-du-temple

Marguerite de Provence a le mérite d'avoir supporté sa belle-mére dont elle a subi l'autorité. L'intimité de la mére et du fils était pénible et désagréable à la jeune Reine. Blanche plaçait avant toutes choses l'intérêt du royaume qu;elle avait si longtemps gouverné avec tant de sasgesse et entendait que le Roi se situe au premier rang. Joinville détestait la Reine mére. Blanche de Castille fut une grande reine de France et sa jalousie envers Marguerite de Provence s'explique par l'autorité qu'elle avait si longtemps exercée pour faire de son fils un grand Roi. Margtuerite de Provence fut une femme d'un courage magnifique dans les situations difficiles.

chevalier-du-temple

Les chroniqueurs nous disent que Blanche de Castille ne supportait pas que le couple royal se voie en dehors quand même la nuit où ils pouvaient coucher ensemble. Mais dans la journée, il fallait éviter qu'ils aient des relations. Le couple royal se rejoignait pourtant dans la chambre de l'un ou l'autre et si Blanche arrivait de manière intempestive, les huissiers les prévenaient en freppant à la porte.

Louis IX et Marguerite s'aimaient énormément mais il ne faisait pas l'amour tout le temps car il y avait des interdits, les jours de carême et d'indisposition de Marguerite. Cétait interdit car lorsque l'on est impur on ne touche pas surtout lorsque l'on est enceinte. Le jeune saint Louis avait souvent une envie folle d'aller rouler-bouler dans les bras de son épouse. Mais pour apaiser sa chair tourmentée, il se déshabillait et se mettait pieds nus sur la dallage jusqu'à ce que l'ordre revienne dans son corps. En ce temps-là, les pratiques étaient différentes des nôtres. On ne faisait pas de position bestiale, ce n'était pas bien. La femme ne devait pas dominer l'homme. Des amours passionnés de Louis et de Marguerite naîtront 11 enfants, 5 filles et 6 garçons.

chevalier-du-temple

Saint Louis est un roi qui avait horreur du faste et de l'opulence.

Ce roi était un homme d'une grande simplicité. A table il voulait que chacun parle à sa guise et sans contrainte. Il aimait plaisanter avec ses convives. Son amitié pour Joinville est bien connue. Il aimait sa franchise car souvent, Joinville était d'un avis contraire, et il ne se gênait pas, avec son franc-parler, de dire ce qu'il pensait. Le roi s'habillait très simplement, contrairement aux usages de son époque. Au milieu des gens de sa cour, il était le moins bien habillé. C'est l'esprit de pénitence qui le poussait à s'habiller modestement, surtout quand il était à table. Il tenait à ce que ses convives soient largement servis et que les repas soient abondants mais pour lui-même, il était d'une sobriété extraordinaire. Il se privait volontairement des mets les plus délicats. Ce roi était un merveilleux causeur qui enchantait ses convives. Il savait toujours tirer des leçons de l'histoire la plus simple.

chevalier-du-temple

Avant de continuer j'aimerais rappeler à nos amis forumeurs que lorsque nous traitons de l'Histoire, il est important de ne pas juger le passé à l'aune des valeurs du présent. Il faut absolument éviter d'évaluer les actions, les croyances et les évènements du passé en utilisant les normes et les perspectives actuelles. Car les sociétés évoluent et les standards de ce qui considère comme acceptable ou juste changent avec le temps.

marcopolo

chevalier-du-temple
Tu nous prépares à nous dire que ce qui parait totalement irrationnel aujourd'hui pouvait être accepté et être très rationnel à l'époque.
Comme dépenser la moitié des revenus annuels du royaume pour acheter une couronne d'épines aux byzantins prétendue être la sainte couronne de la crucifixion de Jésus, soit
135 000 livres tournois pour la couronne + 40 000 livres pour construire la sainte Chapelle en un temps record, pour l'exposer. ( en pouvoir d'achat cela représentait le salaire de 40 000 artisans pendant 1 an)

Sainte couronne d'épines, qui aujourd'hui attire moins de visiteurs ou de pèlerins que la Joconde, qui elle n'avait rien coûté au royaume de France.

chevalier-du-temple

marcopolo dépenser la moitié des revenus annuels du royaume pour acheter une couronne d'épines aux byzantins prétendue être la sainte couronne de la crucifixion de Jésus

Saint Louis, lui, était convaincu de l'authenticité de la couronne, c'est pourquoi il n'a pas hésité a dépensé la moitié du budget annuel du royaume pour l'acquérir. A noter que des analyses ont détecté la présence de pollens de plantes qui poussent das la région de Jérusalem.

marcopolo + 40 000 livres pour construire la sainte Chapelle en un temps record, pour l'exposer. ( en pouvoir d'achat cela représentait le salaire de 40 000 artisans pendant 1 an)

Pour un pareil trésor, il fallait bien construire un abri digne de lui. Le Roi a donc fait appel à Pierre de Montreuil, son architecte préféré, lui demandant de construire une chapelle qui servirait de châsse à la sainte couronne. En moins de trente mois, entre janvier 1246 et avril 1248, la Sainte Chapelle se dressait au centre de Paris. C'est un véritable bijou de pierre, l'un des plus beaux monuments de notre capitale dont les vitraux racontent toute l'histoire de saint Louis.

marcopolo Sainte couronne d'épines, qui aujourd'hui attire moins de visiteurs ou de pèlerins que la Joconde

En effet, la couronne d'épines attire moins de visiteurs que la Joconde. Mais si cela est le cas, c'est parce que la couronne, elle, est axée sur la dévotion et la spiritualité. De plus son exposition est restreinte, contrairement à la Joconde qui, elle, est exposée en permanence au Louvres, avec un flux constant de visiteurs. Aujourd'hui, la couronne d'épines est conservée à la cathédrale Notre-Dame de Paris, exposée à la vénération de tous, à des moments précis (chaque premier vendredi du mois).

marcopolo

Ne pas oublier que depuis 1204, Constantinople a subit l'invasion de chevaliers pilleurs catholiques, qui au lieu d'aller delivrer Jérusalem se sont arrêtés à Constantinople pour renverser l'empereur et mettre à sac cet empire chretien.
Mal acceptés par la population locale, les nouveaux maitres de Byzance font face à des émeutes locales, une guerre civile et une non rentrée d'impôts. Si bien qu'en 1238, l'empereur auto proclamé Baldwin II ayant besoin d'argent pour payer ses mercenaires va vendre les saintes reliques conservées par les anciens empereurs, dont la fameuse couronne d'épines et Louis IX fera la meilleure offre. ( le futur saint Louis avait 24 ans quand il a acheté la couronne)

Les amateurs de sacré diront qu'ainsi le roi de France a mis la sainte couronne à l'abri des invasions musulmanes
et les pourfendeurs de saint Louis diront qu'au mieux il a agit en recèleur d'un usurpateur et qu'au pire il a accablé sa population d'impôts pour la superstition d'une relique dont l'authenticité n'était même pas prouvée.

Peu importe, les parisiens étaient très fiers de posséder la couronne d'épines, qui grâce aux pèlerinages qu'elle allait susciter allait faire prospèrer la ville l

chevalier-du-temple

marcopolo en 1238, l'empereur auto proclamé Baldwin II ayant besoin d'argent pour payer ses mercenaires va vendre les saintes reliques conservées par les anciens empereurs, dont la fameuse couronne d'épines et Louis IX fera la meilleure offre

En 1239, l'empereur latin de Constantinople, Baudouin II, se trouvait dans une situation financière assez critique, il prit donc la décision de céder au Roi de France plusieurs reliques qu'il gardait dans la chapelle de son palais, notamment la sainte couronne d'épines. Grande fut la joie du Roi qui l'a ramena en France jusqu'à Paris.
.

marcopolo il a accablé sa population d'impôts pour la superstition d'une relique dont l'authenticité n'était même pas prouvée.

L'achat de la couronne a en effet nécessité des dépenses considérables, financées par la population. Mais cette entreprise était considérée comme légitime, non seulement par le Roi mais aussi par l'Eglise qui considérait que cette couronne était bien la couronne du Christ.

marcopolo les parisiens étaient très fiers de posséder la couronne d'épines, qui grâce aux pèlerinages qu'elle allait susciter allait faire prospèrer la ville

Comment ne pas l'être alors que le Roi en personne accompagné de son frère le comte d'Artois, portèrent pieds nus la précieuse relique, en procession jusqu'à Paris ?

marcopolo

Et le transport n'a pas manqué de cérémonial.
Une fois l'affaire conclue, 2 dominicains envoyés par Saint Louis à Constantinople placent la sainte couronne dans un coffre scellé. Un bateau venitien la ramène jusque Venise. puis elle est transportée par fleuves et routes jusqu'à Avignon . Elle est sous bonne garde des vénitiens qui l'avaient déjà gagée et ils veulent être remboursés par le roi de France.

Elle est réceptionnée à Villeneuve les Avignon, le 10 aout1239 par Louis IX (25 ans). Avec son frère Robert d'Artois (23 ans), ils vont la porter en procession . Tous les 2 sont pieds nus.
Puis on la remonte sur la capitale . On organise des processions à Beaucaire, Lyon, Sens,....puis à Paris, le 18 août.
Louis et Robert, souvent pieds nus portent la sainte relique, devant la foule .... Vous imaginez la mise en scène et même l'opération de communication organisée par la famille royale et le jeune roi.

Personne ne pense au coût de cette acquisition mais plutot aux bienfaits que le saint objet va apporter au royaume .

chevalier-du-temple

Baudouin II qui etait né à Byzance, avait succédé au comte de Flandre victgrieux qui s'était saisi de la couronne impériale et pour la garder, perdu de dettes et mendiant errant à travers l'Europe, déjà menacé dans Constantinople, avait engagé à Venise la Couronne d'épines retrouvée jadis par l'impératrice Hélène avec la vraie Croix. Un Mont-de-Piété vénétien existait donc déjà, avec prêts sur reliques. Baudouin s'en alla gémir à la Cour de France. Il réclamait de l'argent et des secours. Piteusement il avoua son dépot. Saint Louis révolté de ce marchandage, dégagea la Couronne sacrée de tous les usuriers italiens. Il alla lui-même à sa rencontre près de Sens. Il l'a porta jusqu'à Paris où il l'a déposa au Palais Royal.

chevalier-du-temple

J'invite les amis de l'Histoire à visiter la Sainte Chapelle à Paris, laquelle est un écrin pour la Couronne d'épines et véritable joyau de l'art gothique, le plus somptueux héritage atchitectural de saint Louis roi bâtisseur. Cette merveilleuse Sainte-Chapelle nous offre une vision des arts du 13ème siècle. Elle possède un ensemble spectaculaire de vitraux qui constitue le point d'orgue de cet édifice, véritable testament spirituel et politique de Louis IX dit saint Louis. La fabuleuse Sainte-Chapelle est un impressionnant vaisseau de lumière que je vous invite à découvrir.

candidus

chevalier-du-temple La plus grande merveille de Paris. Ça valait la peine de payer pour la couronne d'épines.

chevalier-du-temple

candidus Je partage cet avis, ce n'était pas une dépense vaine, sa valeur symbolique et spirituel justifie pleinement son investissement.

chevalier-du-temple

Saint Louis avait pour habitude de ramasser partout des pauvres pour les amener à sa table et les servir lui-même, pendant les repas, leur tranchant le pain et la viande, réservant les beaux poissons, les belles pièces de viande et de gibier pour leurs assiettes, leur mettant même les morceaux dans la bouche s'ils avaient mauvaise vue ou les bras paralysés, leur lavant les pieds et les habillant de ses propres mains.

S'il est une vertu qui ne cessa de croître dans ce grand roi chrétien, c'est certainement l'amour des pauvres, la piété envers les pauvres. La divine charité n'est pas seulement matérielle, elle comporte une part de spiritualité, seule capable de restituer l'espoir et de consoler. Ce fut l'art constant de l'enseignement de saint Louis.

Dès le début de son règne, ce roi a installé au Palais Royal un véritable service des pauvres. Durant les jours religieux, saint Louis recevait treize pauvres à sa table. Après chaque repas il faisait donner deux pains à chaque pauvre. Il aimait servir les aveugles parce qu'ils ne pouvaient pas savoir qui s'occupait d'eux. Il leur prenait la main pour les conduire à l'écuelle. Il s'informait de leur situation de famille et s'ils avaient une femme et des enfants, il leur donnait une aumône encore plus généreuse. Chaque vendredi et chaque samedi, le roi faisait venir des pauvres pour leur laver les pieds, puis ils les embrassait dévotement et au départ, il ne manquait jamais de mettre à chacun dans la main quarante deniers. Imaginons un peu la surprise et la gratitude de ces pauvres bougres apprenant de quel personnage ils tenaient cette amélioration de leur sort. Le Roi faisait aussi beaucoup des dons aux églises, aux abbayes et aux hospices.

marcopolo

Nous aurions tort d'imaginer, ce saint roi comme un illuminé, ultra religieux. Au contraire, il incarne son époque très particulière et se place comme le guide de son royaume.

On pourrait lui rétorquer qu'il y aurait eu moins de pauvres dans son royaume, s'il ne s'était pas lancé dans des croisades désastreuses ou s'il n'avait pas vidé les caisses du royaume en mettant un fric de dingue dans l'achat de reliques religieuses, comme la couronne d'épines.
Or rien n'est moins sûr de l'efficacité de ce raisonnement économique très contemporain, dans la société médiévale du 13ème siècle. Car ce que propose saint Louis, c'est une croissance basée sur le bien commun et communautaire et non pas sur le confort individuel. Et le royaume connaîtra une réelle prospérité sous sa gouvernance, malgré les aléas de 2 croisades mal préparées.

Mais en réalité Louis IX a surtout conforté l'organisation sociale du royaume en donnant un rôle rempli d' idéalisme à chaque ordre social.
Les nobles, au lieu de se combattre dans des guerres féodales sont appelés à aller delivrer le tombeau du Christ dans une nouvelle Croisade .
Le clergé doit vivre dans l'idéal évangélique et être au service de la population, en particulier des plus faibles. Le rôle du clergé dans l'enseignement, la culture, la santé et le soutien aux pauvres sera conforté. .Louis IX va trancher dans la querelle entre l'abbé Suger précurseur de l'art gothique aussi flamboyant que couteux et saint Bernard qui voulait plus d'humilité dans l"Eglise et dans les églises. Le saint roi propose une humilité individuelle dans une Église et un Royaume flamboyant, y compris pour les plus nobles.

Nous devrions nous pencher sur cette question :
Est ce que la piété et le comportement très humble et très social du roi Louis IX a été un simple choix individuel, ou voulait 'il être un catalyseur auprès de la haute noblesse et le haut clergé ?

chevalier-du-temple

marcopolo Lorsque l'on parle de saint Louis, il ne faut pas oublier que ce grand Roi n'était pas un monarque comme les autres. Il était extrêmement pieux, modeste, juste et attentif aux souffrances du peuple. Il n'avait pas les défauts et les attitudes souvent condamnables de ses prestigieux aïeux. La vie de ce grand souverain n'était pas celle que les premiers souverains de la dynastie capétienne ont mené avant lui. En homme de son époque, il ne pouvait pas concevoir de vivre en dehors de la religion. Son seul modèle jusqu'à sa mort, c'était le Christ. Toute son existence a tourné autour de l'imitation du Christ, dans ses actes, respecter les enseignements de l'Eglise et vivre en bon chrétien.

Les nuits de saint Louis étaient celles du monde monastique. Sa justice était juste mais pas complaisante. Ce fut d'ailleurs l'un des traits de son caractère. Il était très attentif aux malheurs de ses sujets et compatissant envers les plus démunis. Mais il ne faut pas croire qu'il était faible car il savait se montrer d'une grande sévérité quand il le jugeait nécessaire.

Ce Roi n'était pas seulement un administrateur hors pair et un justicier, c'était aussi un guerrier, qui se devait de garder nos frontières et protéger ses sujets. Réduire également à l'obéissance les seigneurs les plus turbulents. Il a pris les armes maintes fois lorsqu'il le fallait pour le bien de la France. Lorsque la religion était en cause, il n'hésitait pas à réunir ses troupes. C'est avec un vif enthousiasme que saint Louis a préparé les deux croisades de son règne.

chevalier-du-temple

marcopolo Est ce que la piété et le comportement très humble et très social du roi Louis IX a été un simple choix individuel, ou voulait 'il être un catalyseur auprès de la haute noblesse et le haut clergé ?

Le Roi qui était sincèrement un pieux croyant au comportement humble, était aussi un fin politicien qui a servi de modèle au clergé et à la noblesse. Son comportement humble et juste exemplaire, a permis de renforcer son autorité et son prestiqe, face aux seigneurs de son royaume.

marcopolo

Saint Louis aura créé une culture capétienne de la charité et de la piété.
Les 1ers à l'imiter sont sa propre famille : sa mère Blanche de Castille, ses frères Charles d'Anjou et Alphonse de Poitiers ou son fils Robert de Clermont. Tous fondent ou soutiennent des monastères et des hôpitaux, font des dons importants aux ordres mendiants ( franciscains, dominicains,....), ou participent à des pratiques publiques de pénitence pendant le carême .
De nombreux évêques comme ceux de Paris, Rouen. Reims .... suivront l'exemple de saint Louis, sur le territoire dont ils ont la charge : pauvreté volontaire, rigueur morale dans leur clergé, aides aux pauvres,...

Mort en 1270, Louis sera canonisé tres rapidement en 1297 (ce qui prouve qu'il était un modèle incontestable de sainteté). Et cette canonisation donnera un élan supplémentaire à ses œuvres de charité qui lui survivront , grâce aux relais des ordres mendiants.
L'idée de roi chrétien deviendra même un modèle standard pour tous les successeurs de saint Louis. Même les rois moins pieux vont imiter sa mise en scène de la charité, par nécessité politique (pensez aux tableaux montrant les Bourbons distribuant des piécettes au peuple).

La norme capétienne va se diffuser plus largement. Être un grand seigneur au 13ème siècle implique de soutenir un monastère, des hôpitaux , aider les pauvres et afficher une moralité publique.

Dans leurs sermons, les clercs vont montrer Louis IX, comme l'exemple à suivre.

La canonisation de saint Louis va même créer un essort culturel. On va le représenter dans de nombreux vitraux, dans des enluminures. montrant des scènes de justice ou de charité. Les chroniques de Joinville ou Guillaume de Nangis sur sa vie seront largement recopiées ....
Et Philippe le Bel usera largement de l'image de son grand père pour consolider son pouvoir .

Dès sa mort et surtout sa canonisation, Saint Louis sera un modèle et un mythe.

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