Tout d'abord, avant de traiter de la Quatrième Croisade, j'aimerais faire un tour d'horizon du siècle des Comnènes. Cela devrait nous éclairer sur la décision des Croisés de s'emparer de Constantinople, le 13 août 1204.
Alexis 1er Comnène est né vers 1058 et fut empereur byzantin du 1er avril 1081 au 15 août 1118. Il fut le fondateur de la dynastie Comnène grec. A cette époque la situation byzantine était terrible. Par delà du Bosphore, les habitants de la capitale pouvaient apercevoir les tentes des turcs tandis que les normands dàbarquaient sur l'Adriatique, bien dàcidàs d'aller jusqu'à Byzance. Son royaume était à l'agonie, proche de la mort. Alexis etait un soldat d'uje bravoure legendaire ainsi qu'un diplomate habile. Son règne marqua l'arrêt de l'anarchie qui poussait Byzance à l'abîme. Il fit front à tous les périls et négocia avec Soliman ler seldjoukide afin que ses turcs se tiennent tranquilles, et fit front aux Normands. Mais un autre danger surgit, les Petchénèques firent peser sur l'Empire une terreur inoubliable.
L'hiver 1090-1091 parut marquer la fin de Byzance. Alexis lâcha contre les tribus de la steppe russe, les Polovtsiens et les Koumans, ce fut une véritable boucherie. Ces hordes féroces massacrèrent hommes, femmes et enfants. En suppliant les chevaliers Occidentaux de venir au secours de l'orient, Alexis commit une imprudence car il attira l'attention des occidentaux sur les faiblesses de son Empire, dont les richesses les faisaient rêver. Cette démarche d'Alexis fut un des éléments qui déclencha la Croisade.
Vers 1095, Alexis espérait remettre de l'ordre dans son empire, quand les Croisés apparurent à ses frontières. Nous avons vu précédemment, ce que fut le passage de la Première Croisade à travers l'Empire Byzantin. A la mort de son père, Jean II Comnène continua la politique de son père. Lui aussi était un soldat remarquable, brave jusqu'à la témérité. Il attaque les Petchénèques jusque chez eux, jusqu'à ce qu'ils cessèrent d'être une menace. Mais contre les Vénitiens il fut moins chanceux, sa flotte ne pouvant empêcher les vaisseaux des Dodges de prendre Corfou, Chios et Rhodes. Comme son père, il fit front aux Turcs. Il mourut en 1148 à l'âge de 55 ans, des suites d'un accident de chasse. Cet évènement allait déterminer l'appel à la Seconde Croisade.
Son fils manuel qui lui succèda, eut à faire à une situation difficile. Au début, il sembla reprendre la politique de ses ancêtres et en serrant ses liens avec Venise par une série d'accords commerciaux, il empêcha que Corfou devienne une base permanente d'attaquer contre la Grèce. Quand les Croisés arrivèrent chez lui, il mit l'astuce voire la félonie, à les expédier en Anatolie où les Turcs massacreurs les attendaient.
En 1176, les Turcs repartirent à l'attaque, et son armée fut hachée dans les défilés de Phrygie. Quand Manuel mourut en 1180, du pape à l'empereur, on commença à penser qu'une intervention allait être nécessaire en Orient. Le drame de la prise de Constantinople par les Croisés s'annonçait.