Examinons de plus près les origines de cette campagne.
La Troisième Croisade fut caractérisée par des rivalités complexes au sein des camps prétendument chrétiens et musulmans, qui donnèrent lieu à des alliances inattendues et changeantes.
Le XIIe siècle fut une période de remarquable expansion économique et démographique en Europe occidentale, accompagnée d'avancées culturelles considérables et d'un regain de confiance. Ce processus battait son plein au moment de la Troisième Croisade.
L'argent en circulation était désormais considérablement plus important, argent que les dirigeants et la haute aristocratie pouvaient utiliser pour recruter et équiper des soldats professionnels. Le commerce, notamment l'industrie de l'armement, devint alors une activité florissante pour les industriels comme pour les marchands.
Bien que le monde islamique ait longtemps devancé l'Europe occidentale dans la plupart de ces domaines, les Européens rattrapent leur retard avec tant de succès qu'ils dépassent leurs rivaux musulmans dans plusieurs domaines importants, notamment le transport maritime et le commerce. Les navires italiens dominaient la Méditerranée.
Alors que l'Europe occidentale traversait une révolution économique et une renaissance culturelle, l'Empire byzantin connaissait une relative stagnation. Le monde islamique connaissait également des changements importants. La plupart des élites politiques et militaires étaient désormais d'origine turque.
L'offensive religieuse, militaire, culturelle et économique de l'Europe occidentale, incarnée par les Croisades, avait ravivé l'esprit du djihad, longtemps latent, dans certaines régions du monde islamique. L'effort physique pour défendre l'islam prit de l'importance dans les régions menacées par les Croisades. C'est le djihad qui motiva les armées islamiques de Syrie, d'Égypte et des régions voisines, permettant à Saladin de pratiquement anéantir le royaume croisé de Jérusalem en 1187.