Philippe Auguste et Richard d'Angleterre, avaient bien préparé leur Croisade.
Ils avaient été amis. Une fois Richard devenu roi, il se montra aussi rude défenseur des intérêts anglais que son prédécesseur. De plus, la rupture de ses fiançailles avec Alice de France acheva de le brouiller avec le Capétien. Ce fut donc en rivaux autant qu'en alliés que ces deux rois entrèrent en campagne.
Rassemblés en juillet 1190 à Vézelay, les deux armées se préparèrent. Cent mille Franco-Anglais auraient été réunis à Vézelay selon certains historiens. Le rendez-vous fut pris en Sicile. Au printemps, laissant Philippe attaquer seul Saint-Jean-d'Acre, Richard alla régler un compte personnel avec les byzantins en leur enlevant l'île de Chypre. Après quoi, il s'occupa de la Terre Sainte.
Le siège de Saint-Jean-d'Acre traîna pendant des mois. Saladin ne se sentait pas de taille à vaincre cette masse de guerriers d'acier. Enfin, le 12 juillet, ayant fait trêve à leurs qurelles, Philippe et Richard enlevèrent d'assaut la place. Après quoi, le roi de France déclara qu'ayant accompli son voeu, il se rembarquait. Richard donc resta seul pour mener la guerre à sa façon.
Médiocre politique, caractère emporté, Richard était au combat, un surhomme dont les coups d'audace firent un héros légendaire. Cependant, sa conduite était plutôt incohérente. En effet, tantôt il faisait égorger sauvagement, trois mille captifs sarrassins, et tantôt il se rapprochait de Saladin avec lequel il devenait ami.
Chez les Chrétiens, les uns l'admiraient, les autres le haïssaient pour sa morgue. D'étranges idées lui passaient par la tête, comme par exemple, de sacrer chevalier le frère de Saladin et de lui proposer le baptême, la main de sa soeur, et même la couronne de Jérusalem. Ses victoires éblouissantes furent vaines, mais ses relations avec Saladin étaient si cordiales qu'il obtint de lui un traité garantissant à tous les chrétiens libre accès aux Lieux Saints. Après quoi Richard repartit en Europe.
Ainsi la Croisade la mieux organisée se terminait sinon en fiasco, du moins en demi-échec. Elle avait réinstallé les Francs tout le,long des côtes syriennes et palestiniennes. Mais Jérusalem n'était pas délivrée.
Malgré tant de désillusions, il avait encore beaucoup d'hommes qui voulaient ranimer la flamme. Le jeune Henri VI rêvait de faire de la Sicile la plate-forme d'un assaut contre l'islam et contre Byzance. La mort prématurée de l'Empereur mit fin à cette entreprise.
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