wissenfichte Merci pour votre exposé éduqué qui ne manque pas d'intérêt.
La race française n'est pas constituée dans son unité avant Charlemagne. La langue c'est le Latin apporté en Gaule par les soldats romains et qui a évolué selon des lois connues. L'esprit français, à la fois chevaleresque et railleur au moyen âge, a appris de l'humanisme à s'intéresser à l'homme en général.
Que devons-nous aux Celtes qui habitaient notre pays avant l'ère chrétienne " Que devons-nous aux Gaulois qui subirent la conquête romaine ? Que devons-nous aux Romains qui organisèrent la Gaule ? Que devons-nous aux Barbares qui brisèrent le pouvoir de Rome et se laissèrent absorber par sa civilisation ? Et bien, nous l'ignorons car l'histoire ne peut répondre à ces questions que par des hypothèses plus ou moins spécieuses.
Au IXème siècle, la race française a un chef en qui elle trouve une sorte d'unité : c'est Charlemagne, le plus puissant empereur ; dans son coeur et dans le coeur de ses soldats "la douce France" est née. Sa première affirmation est une affirmation chevaleresque : la France se bat loyalement pour défendre la chrétienté contre l'infidèle. Quelle que soit la diversité des éléments qui la composent, à partir de ce jour, il y a une race française.
Il en est de même de la langue. Sur ce point nous arrivons à des notions plus précises. Le latin apporte en Gaule par le conquérant romain, se substitua rapidement aux dialectes indigènes ; il s'imposa à tous parce qu'il était la langue de l'administration, des affaires, des écoles et de l'Eglise ; il poussa de bonne heure des racines assez fortes pour résister aux Barbares qui, renoncèrent, en s'établissant chez nous, à leur idiome national et adoptèrent le nôtre. Dans la langue definitive l'apport du celtique et des langues germaniques est négligeable. Une fois de plus, le français, c'est le latin.
Ce n'est pas le latin de Cicéron et de César ; c'est celui du peuple, le latin vulgaire de chaque jour. Parlé par nos ancêtres, le latin prit une physionomie nouvelle et devint le roman.
Quant à l'esprit français, il s'est formé lentement comme la race et comme la langue. Il s'est manifesté aux époques diverses de notre histoire sous des aspects très différents. Mais, dès le début, il a déjà quelques-uns de ses caractères distinctifs qui sont l'idéalisme chevaleresque qui pousse les soldats français à se battre pour les justes causes, sans souci du danger ou de l'intérêt. Un esprit fait de bon sens avisé et railleur qui s'amuse de tout ce qui sort de la mesure. L'âme française est pénétré de sagesse antique. C'est un esprit civilisateur par excellence, conduit dans ses entreprises hardies par l'idéalisme chevaleresque, retenu loin des utopies et des chimères par le bon sens gaulois.